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Vos nouvelles, poèmes... - Page 3

  • Nouvelles "Un rayon de soleil"

    Les derniers jours d’été sont là. Après tout, le vingt-deux Septembre je m’en fous, comme chantait Brassens.  Le ciné du quartier n’a pas ouvert ses portes, peu importe, ce n’est pas un temps à rester enfermé. Je vais me faire une séance ciné en plein air en m’installant à une terrasse.

    La place du marché est toujours très animée. La brasserie "Chez Jacquot" dispose de plusieurs tables sur son trottoir. Je m’installe en retrait afin d’être tranquille, voir sans être vue. Près de moi un couple, dans la quarantaine, se tournant presque le dos, ne se parlent pas, l’ambiance semble plutôt froide, tendue. Peut-être que leurs mots sont asphyxiés dans les volutes qu’ils dispersent autour d’eux. Apparemment ils sont là depuis pas mal de temps, six verres vides sont posés devant eux.

    Soudain le ton monte entre eux, très énervés ils se lèvent brusquement, partent chacun de leur côté, en omettant de payer. Le serveur les rappelle, presse le pas, son plateau à la main. Comme par hasard, la cliente en fuite a oublié son sac déposé au sol. Le serveur s’emmêle un pied  dans l’anse du sac, et patatras, il s’étale de tout son long, face à terre. Les bris de verre lui blessent le visage, la bière renversée mousse sur le trottoir, des éclaboussures atteignent mon pantalon blanc.

    Le S A M U arrive rapidement sur les lieux afin de procéder aux premiers soins nécessaires au serveur, avant de le transporter à l’hôpital Bégin. Suite à cet incident les clients sont un peu excités, chacun échange sur l’évènement, certains quittent leur table craignant peut-être que les provocateurs reviennent, même le cocker d’une dame bon chic bon genre se manifeste à sa manière.

     Le gérant du bar vient me voir, bien embarrassé de la situation. Visiblement, il va me demander quelque chose. "Je suis désolée Madame de cet incident, je n’y suis pour rien, le temps n’est pourtant pas à l’orage. Comme vous étiez près de ces clients, vous avez été témoin de la scène. Je vous sollicite  afin de remplir le constat d’accident". 

    Me voilà bien, j’aurais plutôt dû aller au bois. Bon, puisqu’il le faut, je le suis dans la salle, nous nous installons à la table du fond dans la pénombre. Je réponds aux questions qu’il note en souriant tout en ne me quittant pas d’un regard insistant.

    Pourquoi sourit-il donc, il devrait plutôt être contrarié, que me concocte-t-il ? Je vais sitôt avoir la surprise. "Madame, il me semble vous connaitre. (Le coup classique). Étiez-vous par hasard au lycée Picasso ? » Mon sang n’a fait qu’un tour, mais c’est bien Jacques, soudain je reconnus le timbre de sa voix grave, son tic en se raclant la gorge, sa chevelure aussi épaisse avait blanchi ce qui lui donnait encore plus de charme, son regard attentionné derrière ses lunettes avait pris quelques rides, oui, c’était bien lui, comment ai-je pu l’oublier.

    Après cet incident de l’après-midi, la soirée s’annonce chaleureuse. J’attends patiemment la fermeture du bar. Je ne vais pas le perturber, pour ma part, je le suis vraiment. J’ai sans cesse les yeux fixés sur ma montre, que le temps me parait long ! Enfin, après avoir baissé le rideau du bar, nous nous  retrouvons comme avant, seuls, sans témoins, sans constat.

    Comme quoi, tout est bien, qui finit bien. C’est mieux qu’une séance de cinéma. Même après le vingt- deux Septembre, c’est toujours l’été. Ce soir nous avons dix-huit ans.

    Annick D

  • Nouvelle : Un bout de chemin

    Il est cinq heures Paris s'éveille. Après une nuit blanche bien fêtée entre amis, Pierre rentre chez lui, la tête dans les étoiles. Traversant le jardin du Luxembourg désert à cette heure-ci, piétinant les feuilles mortes répandues dans les allées, son passé lui colle aux basques tout comme la terre boueuse sous ses chaussures. 

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  • Le pouvoir des fleurs

    Sortant de chez moi
    Je rencontre une voisine
    Nous papotons de quoi ?
    Vous? On vous vaccine ?
    Nous échangeons nos avis
    Nos doutes, nos envies
    Toutes les possibilités
    Sous nos masques cachées,
    Durant de courts instants.
    Juste au moment
    De nous séparer,
    S'approche un homme
    Les bras de fleurs chargés
    Et subitement me les donne
     Rien, qu'avec un seul mot
              "Cadeau"
    Satisfait le temps d'un regard
    Souriant, aussi sec  il repart
    Cela m'a tellement surpris 
    > À peine le temps d'un merci,
    Dans mes bras repliés
    De longues roses couchées.
              Stupéfaction
    Sans chercher à comprendre
    Vite l'ascenseur à reprendre
    Rentrer pour les mettre
    Dans un grand vase placé
    En évidence, et ainsi décorer
    L'espace, en maître.
               Questions ?
    Non ce n'est pas un admirateur
    Qui m'offrit ces fleurs
    Rien d'inavouable
    Par ce geste aimable,
    Je l'assure pas de soucis
    Ce n'est qu'un sursis,
    Car l'esprit calmé
    La raison j'ai trouvée.
              La vérité
    Ces fleurs étaient destinées 
    Hélas à être jetées.
    Sans doute moins vendables
    C'est le plus probable
    Ayant encore belle allure
    Dommage d'aller aux ordures !
    Car l'homme se dirigeait disons
    Vers l'endroit pour cette action.
    Malgré tout, semi- contrarié
    Ce voisin fleuriste
    Soudain a envisagé
    Une meilleure piste.
    Faire plaisir en passant
    À celle qui aime jardiner
    Pensant elle saura les sauver
    Les faire vivre encore un moment.
    N'est-ce pas charmant ?
             Conclusion
    Il a eu bien raison !
    Le mari s'est posé des questions
    Devant l'embellissement de la maison,
    Un chouette moment d'évasion
    Dans notre conversation !
    Plusieurs jours elles nous ont gâtés
    Heureuses très épanouies,
    Puis des pétales se sont flétries,
    Alors leur cœur s'est endormi
    Et comme pour résister,
    Entières se sont séchées
    Afin parmi nous, encore rester.
                       Ninette

  • Le vaccin

    Le thème vous le connaissez
    Vous n'êtes pas prêts de l'oublier.
    Depuis des mois
    Il nous met en émoi
    Il excite nos oreilles
    Comme nul autre pareil  !

    Enfin, un est en action
    D'autres en gestation.
    Lequel et quand aussi
    Débarquera dans notre pays ?
    Bref cela s'est enfin réglé
    Des doses sont arrivées.

    Les bénéficiaires sont à trier
    D'abord les plus âgés
    Pour la 1e fois seront vaccinés,
    Mais le rythme s'est atténué
    Car la 2e injection est à conserver.

    Maintenant c'est le pire
    Car il faut s'inscrire
    Pour être piqué.
    Facile, un site à contacter
    Ou deux numéros à appeler
    Et tous les espoirs récompensés !
    Que nenni ! Aïe mes tifs !
    Action cent fois répétée
    Résultats négatifs
    Des jours entiers.

    Je ne peux ici parler
    Que de notre expérience passée.
    Après de nombreuses démarches effectuées
    Le 22 janvier, la mairie est sollicitée.
    Alors qu'un mois est passé
    Enfin un appel miraculeux
    Annonce deux RV pour nous deux.
    Ouf ! Mais drôle car ma foi
    C'est pour les jours 22 des futurs mois !
    "22 v'la les flics"?
    Mais non, " 22 on vous pique" !

    Le jour J est arrivé
    Nous nous sommes pointés
    Bien reçus, nos identités
    Sur la liste rayées.
    En salle d'attente placés
    Juste quelques instants,
    Parmi d'autres patients,
    Jusqu'au fatal moment
    Où un médecin charmant
    En charge nous prend.

    L'infirmière l'on rejoint
    Qui administre le vaccin.
    Suivent quelques formalités
    Des conseils nous sont donnés
    Avec grande amabilité.
    Remerciements, compliments pour l'organisation
    Et réjouis, retour à la maison.
    Pour vous rassurer je vous le dis
    Aucun effet secondaire ressenti
    Sans doute avez-vous aussi
    Vécu cet épisode inouï !
    Alors, je crie je vous l'assure
    Vivement la 2e piqûre
    Et vive la vie !
    Ninette

  • Bruits dans la ville

    Évènements surprenants
    Plutôt étonnants
    En cette fin de février,
    Des motos par milliers
    Modèles et couleurs variés,
    Ont longtemps défilé
    Dans un vacarme pas possible,
    Pour défendre quelle idée ?
    Viser quelle cible ?
    Les avez-vous entendues
    Sont-elles passées dans votre rue ?
    Mais depuis on  le sait
    Leur interfiles, les motards défendaient.

    En ce dimanche de grasse matinée,
    Un bruit cadencé soudain,
    Attira mon regard intrigué
    Vivement à la fenêtre
    Que vois-je ? Deux superbes bêtes
    Des chevaux montés
    Chacun d'un policier.
    Alors çà ! C'est  pas beau ?
    Et puis c'est nouveau !
    Surtout dans le quartier
    Jusqu'où vont-ils aller ?
    Je repère qu'à l'aise
    Ils se dirigent vers le Père Lachaise.
    D'un pas plutôt pépère
    Tant pis pour les voitures derrière
    Et des chauffeurs, pas à la fête !

    J'aimerai que leur passage se répète
    Cela me rappelle, que petite fille,
    La Garde Républicaine passait
    En bas de chez moi, av. Daumesnil
    En direction Vincennes,  du bois
    Spectacle superbe que je ne loupais pas !
    Habituée à un Paris bruyant
    Même depuis l'appartement
    Certains sons peuvent charmer
    Et par des mots les partager.

    Ninette

  • Nouvelle : "Titine va faire ses courses"

    En ce samedi matin ensoleillé, Titine s'en va toute guillerette à son supermarché préféré.
    Pour sûr elle va dénicher huîtres / foie gras / poulardes / fromages de toutes régions et autres succulences à 3 sous, vus dans le catalogue à la page "super samedi 2 juillet". Elle s'en pourlèche les babines à l'avance et aura de quoi régaler ses amis jusqu'à Noël. I's'ront épatés par tant d'merveilles !

    [Elle les entend déjà... "Titine, ces huîtres, cette viande, ces fromages... mais quel délice ! Tu les as dénichés où ? Chez Fauchon, chez Haudiard ? Quelles sont tes adresses ?..." ... Titine fière comme Artaban...!].

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  • Nouvelle : "Vague à l'âme"

         Après de longs mois de réflexion, maintes hésitations m’ont amenée à vider la maison de mes parents, pour une mise en vente.

         Me séparer de cette maison aux volets bleus, entourée de pins, fleurie d’hortensias, je m'y suis résignée, il le fallait bien. Me séparer de son contenu, de ces meubles et objets nous ayant bercé, conforté notre enfance, m’arrachait le cœur. Cependant, à quoi bon garder toutes ces choses auxquelles mes parents étaient attachés ?  Je tentai le tri, m'attardant sur chaque objet, autant de souvenirs heureux ou malheureux. Je garde, je ne garde pas, quel dilemme ! Je me sentais coupable.

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