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nouvelles

  • Les haricots, ça donne !

    Tous les étés, nous passions chez les grands-parents et, en famille, nous récoltions les haricots verts. La terre est basse !

    Nous, c'était la bande des cousins : quatre au total.

    Nous investissions la maison de Papy et Mamy, trop heureux de nous recevoir et la réciproque était vraie. Ce rendez-vous estival c'était le bonheur total.

    Cette maison se trouvait à Saint-Hilaire-Saint-Florent tout près Saumur. C'était le Bois Brard … avec ses 2000 m2 de terrain dont une grande partie était un jardin qui s'enorgueillissait d'un potager et d'un verger.

    En juillet et août, les haricots verts, ça donne ! C'est-à-dire qu'ils poussent comme des champignons. Et, la règle, c'était un ramassage quotidien par nos mains expertes !

    Attendre que la rosée du matin s'évapore, suivre les rangs, écarter les feuilles avec délicatesse et cueillir ces tendres haricots : voilà le travail.

    Arc-boutés vers la terre nourricière, nos dos étaient endoloris. Et pourtant, nous n'étions que des petits ados !

    paris,nouvelles,haricotsQuand cette corvée était terminée (ouf ! quand même on peut le dire), nous, les cousins nous pouvions commencer notre journée et préparer nos affaires de piscine.

    Et là, un autre sport commençait : la marche car nous nous y rendions à pied et cet équipement aquatique se trouvait à l'autre bout de Saumur. 

    Il suffisait de passer les trois ponts qui enjambent le Thouet et la Loire.

    Et le soir, pour dîner, nous pouvions déguster une poêlée de haricots verts agrémentée d'une persillade ou bien une salade de haricots verts avec des échalotes… du jardin.

    Nous savions, déjà, que demain, d'autres haricots qui auront proliféré pendant la nuit seront à point pour être cueillis par nos mains expertes.

    paris,nouvelles,haricotsMais, c'était aussi la saison des prunes reine-claude. Notre grande tante Geneviève préparait des pâtés aux prunes à se damner. Nous étions accueillis par ce délicieux parfum qui ne faisait qu'aiguiser notre gourmandise. 

    Marie Dp

  • Nouvelle "Les petits ruisseaux"

    Lors de ma randonnée dominicale, j’ai rencontré Héloïse, personnage reconnu au village. Tout en marchant d’un bon pas, nous avons échangé, comme nous l’avons souvent fait, c’était l’heure des confidences.

    Héloïse est enseignante en maternelle depuis de nombreuses années à l’école des Petits  ruisseaux. Visage souriant, coiffure bouclée brune, pulls colorés en hiver, chemisiers fantaisie aux beaux jours, elle ouvre sa classe  toujours de bonne humeur. Si parfois elle est soucieuse elle ne le manifeste pas devant ses élèves.

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  • Nouvelle "Voir sans être vue"

    Avant même l’ouverture du supermarché, bien avant le lever du rideau métallique, la petite femme brune est déjà là depuis plusieurs heures pour briquer les allées. Le spectacle de la consommation va bientôt commencer.

    Le visage dégagé, ses longs cheveux lisses tirés en arrière sont retenus par une natte mettant en valeur ses fines boucles d’oreille en perles bleues. Elle est vêtue d’une blouse grise aux plis encore marqués par le repassage, sous cette couleur sombre elle se sent comme effacée, voire invisible, et pourtant elle est bien là, surtout quand on a besoin d’elle. Le prénom de Marie est épinglé sur la pochette de sa blouse, côté cœur, si toutefois un client est mécontent il saura vite la désigner.

    Marie est postée à l’entrée de l’allée centrale, balai à franges à la main, les yeux mi-clos comme si elle manquait de sommeil. Elle pourrait bien piquer du nez, mais elle se ressaisit, le devoir l’appelle, ce qui ne tarde pas. Allant de droite à gauche entre les clients pour faire disparaitre le moindre papier, légèrement courbée, elle arrive jusqu’au stand de fruits et légumes où il y a fort à faire voyant ces produits frais tombés au sol. Ah ! Si elle avait vu le coupable, plutôt contrariée aurait-elle osé  lui faire remarquer ce gâchis, non ce n’est pas son rôle. Elle a tant de mal à boucler ses fins de mois, de ceci bien sûr elle n’en parle pas à ses collègues.

    Marie jette un œil sur sa montre, elle sent un coup de fatigue, comme un petit creux, mais pas question de gouter la clémentine un peu abimée qui pourtant ne sera pas vendable, elle  risquerait de perdre son emploi, ce serait un pépin pour sa famille. Même à tort, le client a toujours raison, alors elle restera sur sa faim.

    Marie sourit au passage des clients, mais eux ne la voient pas, toujours pressés ils l’ignorent jusqu’à la bousculer. Elle connait les habitués venant aux jours et heures réguliers, surtout les retraités du Lundi matin faisant la chasse aux promos, ils lui sourient, ils ont le temps.. Pour tous elle reste aimable, elle doit être aimable auprès des grincheux comme ce râleur l’invectivant.

          --- Vous avez encore déplacé les rayons, les articles ne sont jamais à la même place.

           --- Peut-être Monsieur, peut-être…

           --- Mais je connais cette voix, ce râleur est mon voisin de palier, évidemment il ignore que je travaille ici, nous n’avons jamais vraiment échangé. Si par hasard je le croise à l’entrée de l’immeuble, sans vraiment remarquer qui je suis, il me dit à peine bonjour, sacoche ordinateur en bandoulière,  en grande conversation son portable à la main.

    Quand Marie rentre chez elle en fin de matinée, elle le rencontre, lui, frais comme un gardon, elle, marchant au ralenti en pensant que sa journée n’est pas terminée, d’autres tâches l’attendent.

    Annick D.

  • Nouvelle : "Titine va faire ses courses"

    En ce samedi matin ensoleillé, Titine s'en va toute guillerette à son supermarché préféré.
    Pour sûr elle va dénicher huîtres / foie gras / poulardes / fromages de toutes régions et autres succulences à 3 sous, vus dans le catalogue à la page "super samedi 2 juillet". Elle s'en pourlèche les babines à l'avance et aura de quoi régaler ses amis jusqu'à Noël. I's'ront épatés par tant d'merveilles !

    [Elle les entend déjà... "Titine, ces huîtres, cette viande, ces fromages... mais quel délice ! Tu les as dénichés où ? Chez Fauchon, chez Haudiard ? Quelles sont tes adresses ?..." ... Titine fière comme Artaban...!].

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  • Nouvelle : "Vague à l'âme"

         Après de longs mois de réflexion, maintes hésitations m’ont amenée à vider la maison de mes parents, pour une mise en vente.

         Me séparer de cette maison aux volets bleus, entourée de pins, fleurie d’hortensias, je m'y suis résignée, il le fallait bien. Me séparer de son contenu, de ces meubles et objets nous ayant bercé, conforté notre enfance, m’arrachait le cœur. Cependant, à quoi bon garder toutes ces choses auxquelles mes parents étaient attachés ?  Je tentai le tri, m'attardant sur chaque objet, autant de souvenirs heureux ou malheureux. Je garde, je ne garde pas, quel dilemme ! Je me sentais coupable.

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