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Vos sorties - Page 9

  • Documentaire "Rosy"

    Marine, 21  ans, est une promesse de bonheur. Quand, lors d’un marathon, elle perd momentanément la vue, elle consulte à l’hôpital, y passe une batterie d’examens pour s’entendre annoncer tout de go "vous êtes atteinte d’une sclérose en plaques". Le médecin sort de la chambre sans plus mot dire….

    Marine sait que les effets de cette maladie auto-immune neuro-dégénérative peuvent être ralentis par la médecine mais ne les soigne pas. Son état physique et mental se dégraderont inéluctablement. 

    Effondrée dans un premier temps, elle décide de partir à la recherche d’elle-même. Quitter toute amarre affective et matérielle pour voyager sac au dos en Nouvelle-Zélande (redécouvrir son corps), Birmanie (apaiser son esprit) et Mongolie (renouer avec son âme).

    Sa caméra ne la quitte pas et la suit tout au long de ses aventures. Elle plante sa tente dans des endroits improbables, pratique l’auto-stop attendant des heures sous la pluie, confie ses angoisses, sa solitude, sa fierté d’avoir crapahuté 40 km, ses belles rencontres, ses 12 journées de méditation. Et ce, sans le traitement prescrit par la médecine.

    Elle se surpasse jusqu’à l’épuisement mais avec grand humour. Et Marine se découvre, se sent invincible quoiqu’il arrive. "Elle", ce sera "Rosy". 

    Devant les beautés de la Nature, elle sait que les êtres ne sont pas éternels, mais la Nature se renouvelle éternellement. Alors, quoiqu’il arrive, elle profite pleinement du moment présent.

    Neuf mois plus tard, à son retour, accueillie chaleureusement par ses proches, elle rencontre le Pr FONTAINE – neurologue à la Pitié-Salpêtrière - qui met de côté ses nouvelles radiographies. 

    "Je ne soigne pas des photos, je soigne une jeune femme. Vivez, Rosie, vivez, profitez de la vie ! "

    Vivons ! Vivons ! Profitons du moment présent et de ce que la vie nous offre, tout cabossés sommes nous tous (à divers degrés).

    Ce documentaire (*), magnifiquement rendu par Rosy et son équipe de montage, est une profonde leçon de vie. 

    MartineC

    (*) Séances

    PS : J’ai revu hier le chef-d’œuvre de Stanley KUBRICK (1968) « 2001, l’Odyssée de l’espace », où l’être humain est un micro-point dans la nature qui, elle, est immortelle. La Vie est un éternel recommencement. Cette fiction a fait en moi écho avec le ressenti de Rosy.

  • Film "West Side Story"

    À New York, sortant des décombres, renaissent deux gangs mythiques, les Jets et les Sharks. Soixante ans ont passé depuis la première version. Évidemment l’Amérique a changé, toujours le racisme, son image n’est plus la même, elle s’est ternie. Mais l’amour n’a ni frontières ni lois ; d’origine différente, chacun dans deux bandes rivales, deux amoureux cherchent à se rejoindre malgré la haine de chaque clan, l’un chez les Jets, l’autre chez les Sharts.

    Leurs rencontres très vives s’expriment entre chants et danses. Quel bonheur d’entendre les mélodies connues de "Maria et América" entre autres, je me suis retenue pour ne pas les accompagner. A travers des ballets très synchronisés les robes colorées virevoltent de bon cœur dans un rythme endiablé, ce qui donne vraiment plaisir à entrer dans la scène. Je note aussi le style très différent de ces robes pour chaque groupe.

    La violence répétée des deux clans gâche le plaisir de cette nouvelle version peut-être un peu trop longue.

    J’allais voir ce film tout en craignant une déception, c’est mi-figue mi-raisin. J’ai vu la première version à une époque différente, sous un autre regard.

    Annick D.

  • Un vent de légèreté nommé ROSE

    ou de quoi faire pâlir Ronsard (Mignonne, allons voir si la rose… Pierre de Ronsard, Les Odes à Cassandre).

    Ils fêtent leurs Noces de Diamant dans une joyeuse ambiance familiale. Couple fusionnel.

    Pa ta tra….. Il meurt, elle est veuve. Seule. Tristesse profonde, vie bouleversée. Désespérée "vieille" femme de 78 ans, elle se néglige ; Rose croit sa vie perdue à jamais.

    Quand arrivent des rencontres heureuses. "L’âge n’existe pas", lui dit quelqu’un qui va devenir son "pivot"...

    C’est décidé : elle va vivre sa Vie de femme libérée. Libérée de son âge, de ses enfants, bref Rose découvre une nouvelle vie. Et quelle vie !

    On pleure, on rigole, on fait la fête, on se déchire, on s’aime, on s’amuse. ROSE est un film enlevé, gai, émouvant, à la fois grave et léger.

    Amis Avermois retraités pour la plupart, vous n’êtes point en retrait de la vie puisque vous êtes Avermois. Rose, incarnée par Françoise Fabian (*), vieille dame digne mais polissonne, est fabuleuse.

    Profitez, profitez de la vie jusqu’au bout. Tel est le message que m’a envoyé ce film décrivant la vie avec une grande justesse, une belle acuité. Sortant du cinéma, je me suis mise à siffloter et sautiller telle une enfant. Qu’on me prenne pour une folle, peu me chaut ! et je serais bien entrée dans la première boite y danser toute la nuit !... il était 15h30.

    Je vous laisse profiter de ce film tant il est bénéfique. À prescrire de toute urgence aux âmes déprimées.

    Et écoutez les dernières paroles de Rose à l’écran, regardez bien son regard intense, qui en dit long. Et attendez la fin du générique de fin (la chanson est superbe) car vous trouverez en dernières lignes les recettes des plats confectionnés pendant l’histoire.

    MartineC

    (*) Jeune ado, j’avais été marquée par la beauté de Françoise Fabian dans "Ma nuit chez Maud" (et émoustillée par l’histoire). Très jolie petite brune que j’aurais adorée devenir. La vie a voulu que je devienne une grande brindille châtaine. J’ai appris depuis que la beauté est en chacun de nous, quelles qu’en soient les formes et les blessures…si tant est qu’on le veuille.

  • Spectacle "Et pendant ce temps Simone Veille !"

    Bien sûr, ce n’est pas un nouveau spectacle, mais j’en avais entendu parler et je suis allée à la Comédie Bastille

    Bien m’en a pris !!!

    Excellent spectacle : 60 ans de condition féminine revisités avec humour… cela commence dans les années 50 et jusqu’en 2010. Et il s’en est passé des choses pour les femmes…

    On rit, les décennies s’enchaînent commentées par Simone, bien entendu, et cela se termine comment ? Par un hommage ? A qui ? Je vous laisse deviner…

    Si vous n’avez pas vu cette comédie, je vous engage à faire le déplacement jusqu’à la Comédie Bastille (pour le moment) ou ailleurs si cette pièce de théâtre tourne en Ile-de-France.

    Colette C

  • Film "On est fait pour s'entendre"

    .. .et mon article est fait pour être lu !! Un film agréable à voir, avec des acteurs sympathiques : Pascal Elbé, Sandrine Kimberlain, et même Marthe Villalonga.

    On passe un bon moment avec quelques répliques bien drôles. Si, en plus, on se sent concerné, on devient solidaire de l'acteur principal dans sa vie de tous les jours. Bref, un film qui traite d'un handicap rarement mis en images.... et qui s'accentue en cette période masquée. Mais ça se soigne !!!

    Jean O.

  • Annie ernaux, je vous salue...

    Je vous salue, Madame Annie Ernaux, pour avoir écrit avec délicatesse votre avortement clandestin subi à l’âge de 23 ans en 1963 dans votre livre "L’évènement".

    Je vous salue, Madame Audrey Diwan, pour avoir traduit en un film magistrale, fidèle au livre cette ô combien tragique expérience vécue par les  jeunes femmes de cette époque ("Les Trentes Glorieuses !!!!).

    Cette histoire rappelle ou apprend la misère, la solitude, la terreur dans laquelle tu vivais, Femme. Si tu fautais, gare à toi la grossesse ! Fille-mère tu seras à jamais, rejetée de ta famille, du corps médical et du corps enseignant ; mise au banc de la société.

    Plus question de poursuivre tes études dans cet état, d’exercer la profession dont tu rêvais, ni même d’éduquer seule ton enfant que d’ailleurs, « tu n’es pas sûre de pouvoir aimer ».

    Tes seuls échappatoires : épouser un "homme généreux" que l’on t’aura quelquefois choisi, t’écharper avec une aiguille à tricoter, ou encore trouver une faiseuse d’ange à un prix exorbitant (400 F).

    Homme : seul ton plaisir prendras ? " C’est une maladie qui ne concerne que les femmes".

    Voilà en quelques lignes ce que nous racontent Annie et Audrey, avec une vérité crue mais sans pathos. N’oublions pas qu’avant Madame Simone Weil qui fit voter la loi en faveur de l’avortement (1974), la Femme était réduite à un objet de plaisir.

    Je vous salue bien bas, Madame Simone Weil.

    Que l’on ait connu cette époque ou pas, que l’on soit vieux, jeune, homme ou femme, rappelons-nous. Des femmes fortes existent pour la mémoire.

    Un conseil de ma part, Amis Avermois : on sort de la salle de cinéma littéralement ébranlé, aussi est-il préférable d’y être accompagné.

    MartineC

    NB : les phrases en italiques sont tirées du film

  • Films "Anaïs et Julie"

    30 ans : le moment des choix.

    L’heure où les questions existentielles s’imposent si elles n’ont pas encore trouvé leurs réponses : l’engagement amoureux, la création d’un foyer, la profession, le confort matériel ; privilégier la vie privée ou la vie professionnelle ? Fonder un foyer ? Vivre en solitaire ou en couple ?.....

    Autant de grandes décisions à prendre qui engagent la vie entière.

    *****************

    Anaïs est une jeune trentenaire, vit d’un boulot de survivance avec un amoureux qu’elle n’est pas sûre d’aimer, quand elle rencontre l’amour pour un homme marié. Quel va être son choix ? 

    Anaïs  est incarnée par Anaïs Demoustier dans le film Les amours d’Anaïs de Charline Bourgeois-Tacquet tourné à Lannion en Bretagne (2021). 

    Elle est excentrique, un brin hystérique mais attachante, pleine de vie rayonnante et virevoltante dans un décor de campagne lumineuse (n’en déplaise ! Il ne pleut pas toujours en Bretagne) ; le duo qu’elle forme avec Valeria Bruni -Tedeschi est irrésistible de drôlerie, d’empathie, de sensualité. La danse dans un jardin resplendissant avec Valeria est d’une délicatesse, d’une sensualité réjouissantes.

    Julie, bientôt 30 ans, ne parvient pas à se fixer dans la vie, tant professionnelle qu’amoureuse. Alors qu’elle pense avoir trouvé une stabilité auprès d’Aksel, 45 ans, auteur à succès, elle est bouleversée par un jeune de son âge. Quel métier ? Quel homme va-t-elle choisir ? 

    Julie est incarnée par Renate Reinsve dans le film Julie en 12 chapitres, film norvégien de Joachim Trier tourné à Oslo (2021). 

    Elle est introvertie, en proie au doute, se demandant si elle ne serait pas mieux là qu’ici, s’il faut avoir des enfants ou non ; elle danse de façon statique dans un appartement sombre, batifole platement d’un amant à l’autre.  Julie m’est apparue terne, dépourvue de grâce. Les personnages atones sur fond morose (cependant, la lumière norvégienne est particulière et très appréciée par beaucoup d’entre nous).

    *****************

    Voici un bel exemple, à mon sens, d’un même thème dont le cinéma s’empare de deux façons radicalement opposées : l’une joyeuse, l’autre maussade.

    Pour traiter d’un sujet grave, faut-il être dans la mélancolie ? De toute évidence, il est possible de traiter de sujets profonds sur un registre humoristique (v. Molière au théâtre par exemple…).

    Ne crois pas, Ami Lecteur, que je sois xénophobe ou que je n’apprécie pas le cinéma scandinave. Bien au contraire, je suis une grande admiratrice des films d’Ingmar Bergman (Scènes de la vie conjugale) et de Gabriel Axel (Le festin de Babette) entre autres. 

    C’est l’interprétation tout à fait personnelle que je ressens de ce film de J. Trier car Julie en 12 chapitres a reçu des salves fort élogieuses et le prix d’interprétation féminin du Festival de Cannes 2021 a été attribué à l’actrice Renate Reinsve.

    Quoiqu’il en soit, ces deux films valent d’être vus pour l’intérêt du thème,  la qualité de jeux des acteurs, les prises de vue, les dialogues, et les bandes sonores et musicales en belle harmonie.

    MartineC

  • Film "La Fracture" de Catherine Corsini

    Unité de lieu et de temps : nuit dans un service des urgences par temps de manifestations de "gilets jaunes".

    Un couple en phase de rupture, un manifestant blessé, la police aux portes de l’hôpital, mais aussi des manifestants voulant s’y réfugier pour échapper aux gaz lacrymogènes, les soignants débordés…

    C’est un constat d’états d’urgences au pluriel ; fractures de la société, état de sièges au pluriel… ça tombe, ça gueule, ça frappe… mais dans cette ambiance électrique, il y a des scènes drôles mais aussi des gestes vrais et doux.

    J’ai beaucoup aimé…

    Colette C

    Catherine_Corsini