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Hôtel de la Marine

Tout beau, tout frais, (quand même presque 300 ans !) il est récemment ouvert, à un nouveau public, place de la Concorde : l’Hôtel de la Marine…  Ou bien, Garde Meuble de la Couronne ? 

En 1748, le prévôt des marchands et ses échevins, décident d’installer une statue à l’effigie de Louis XV. L’architecte Gabriel, envisage à la gloire du roi, tout une place "ouverte". Deux bâtiments jumeaux sont construits face à la Seine, avant même qu’on ne sache qui ou quoi y installer…. 

La statue sera posée en février 1763, et sera fondue en août 1792, la Révolution, est passée par là…

Construit sans véritable fonction, il devient le Garde Meuble de la Couronne. C’est le dépôt des meubles de Versailles, et autres demeures royales, et il le restera, jusqu’en 1789, mort de Louis XVI. Inutile pendant quelques années il sera supprimé en juin 1797. Bonaparte en 1800, le fait renaitre, sous le nom de Garde-Meuble des Consuls. 

Le Garde Meuble, était l’administration "chargée de la gestion du mobilier et des objets d'art destinés à l'ornement des demeures royales"… (deviendra en 1870, notre "Mobilier National").

Mais quel que soit son nom, son époque, et ses fonctions, de la loggia on put voir passer plus d’une Histoire, et décapiter bien des têtes, en l’occurrence cette place Royale, à l’époque des rois, devient celle de la Révolution, avec celle-ci, pour être nommée, place de la Concorde, lorsque tout se calma… 

Garde meuble, mais aussi résidence de ces intendants, Officier de la Maison du Roi, ils sont logés sur place, dans des appartements luxueux, leur fonction, leur devait bien cela !  

Il en est deux, qui ont marqués sans conteste, le Garde Meuble de la Couronne. 

Bien entendu, chacun l’aménage à son gout, en 1765 Pierre Élisabeth de Fontanieu, célibataire, aime le plaisir et les femmes… et une salle de bal, débouchant sur la loggia.  Pour son "cabinet doré" mitoyen de la chambre, les miroirs, seront peint de femmes, dénudées. 

En 1786, ils seront remplacés par des angelots bien rondelets, avec l’arrivée de Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray, de son épouse, et enfants, (dans ce cabinet, les boiseries d’origine, ont été retrouvées, et restaurées). C’était un exemple de l’appartement idéal, pour l’époque. Il dispose d’une antichambre, d’une chambre et d’un cabinet, et salle de jeu, pour se retrouver "entre amis à la maison". Une "table volante", est installée, dans la salle à manger, pour permettre un service optimal, avec toute la discrétion requise à la vie familial. 

Le Garde Meuble de la Couronne, devient l’Hôtel de la Marine, lorsqu’en 1789, le Ministre de la Marine s’y installe. Louis XIV avait quitté Versailles, pour s’installer aux Tuileries, avec ses ministres à proximité. Les lieux, prêt à recevoir, conviennent, il suffit de s’installer ! 

Le Ministère de la Marine, qui siège sur place pendant 226 années, a protégé, les lieux, à "sa manière", comme la coque des navires, en peignant "couche sur couche", dès que le besoin s’en ressentait. Lors des rénovations 18 couches de peinture et vernis fut retrouvées sur les boiseries d’origines, certaines ont pu être restaurées, à l’identique, certains parquets aussi. 

Il n’en demeure pas moins, qu’au fils des années, l’administration pris le dessus, tout en sauvegardant la grande salle de réception, qui servit toujours, dès que l’occasion lui fut donnée, ses dernières années encore…

Le garde Meuble de la Couronne était ouvert, au public, et accessible, depuis 1777, tous les premiers mardis du mois de Pâques à la Toussaint, (nos Journées du Patrimoine ? !!) en 1789, les révolutionnaires s’en souviennent, et viennent y "emprunter" les armes, pour aller prendre la Bastille… En 1792, Paris est en désordre, et d’autres viendront festoyer sur place, et dérober les bijoux de la Couronne : le mystère de ce vol règne toujours, certains bijoux furent retrouvés, pas tous. Et encore moins la Bastille ! 

La loggia, surnommée "le balcon de l’État" et pour cause, était le 1er rang des grands événements de l’État. Lors de la décapitation du roi Louis XVI, Monge, Ministre de la Marine depuis 1792, assiste à l'exécution des époux royaux, depuis son bureau et contresigne l'acte de décès du Roi.

En 1836, la place libérée de la statue de Louis XV, est toute prête pour recevoir l’obélisque, érigé par l'ingénieur Apollinaire Lebas, surveillé de la loggia, par le regard inquiet, et méfiant de Louis Philippe… 

En 1848, l’un des bureaux de l'Hôtel de la Marine, vit Victor Schoelcher signer "le décret d'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises, accordant aux anciens esclaves la citoyenneté et interdit aux français de posséder un être humain"

En 1940, c’est tellement beau que l’armée nazi s’y installe… 

En 1989, bicentenaire de la Révolution, le président Mitterrand recevra ses invités pour assister aux débilités de la commémoration… 

Pourtant les grands bals avaient repris dès 1802… 

Certains des meubles originaux ont pu être retrouvés, grâce au suivit du travail d’identification et de recherche du "Mobilier National", peu à peu ils sont restitués au Garde Meuble de la Couronne.

Parmi ces meubles se trouvent deux secrétaires signés Jean-Henri Riesener, illustre ébéniste de la fin du XVIIIème siècle. L’un d’eux était dévolus à l’Élysée, Mr Macron les a remis à l’Hôtel de la Marine, afin de rendre son aspect d’origine, à l’hôtel. 

Que d’histoires… et j’en passe, d’autre le feront mieux que moi !!! 

Tout frais, tout beau et surtout tout nouveau… la cour d’honneur, dont une entrée donne sur la place de la Concorde, avec accès direct aux salons, l’autre sur la rue Royale, réservée autrefois aux carrosses, au sol, des centaines de pépites qui la nuit, scintillent.  Sous les arcades, des restaurants, boutiques, et une librairie ont élus domicile. 

Passé, cette cour, une seconde, accueille le public pour la visite de l’Hôtel : la cour de l’Intendant, où une verrière en losange, de 70 tonnes, pour démultiplier la lumière du jour au centre de la cour, est installée, elle sépare le 2ème et 3ème étage, afin de "camoufler" ce dernier, ajouté au début du XIXème siècle et de rendre plus « authentique » le bas du bâtiment. Le dernier étage conçu pour des bureaux reprends ses fonctions. Ils bénéficieront d'un circuit totalement indépendant.

Clin d’œil à autrefois… la galerie (la fameuse ouverte de Pâques à la Toussaint, où étaient exposés les bijoux, et armes du royaume), abrite la Collection Al Thani durant vingt ans. Collection d’œuvre de l’Antiquité au XIXe siècle de différentes civilisations, leur bureau ? … au 3ème étage. 

Arletteck

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©2021by Yvesck

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