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film

  • Film "Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde"

    De Emmanuel Parvu avec Bogdan Dumitrache, Ciprian Chiujdea, laura Vasiliu

    Adi, 17 ans, passe l’été dans son village natal*. Un soir, il est violemment tabassé dans la rue. Le village est alors sens dessus dessous. Ses parents le rejettent et l’apparente quiétude du village commence à se fissurer.

    * Sfânu Gheorghe, village roumain au delta du Danube, coupé du monde.

    La mise en scène subtile, la photographie lumineuse, les paysages luxuriants contrastent avec l’étroitesse d’esprit des personnages.

    Pour avoir été vu embrassant un jeune touriste, le jeune Adi est « un pédé », suprême injure. Il devient alors un relégué, tant auprès de ses parents qui le séquestrent qu’au sein du village et de la société. Les intérêts convergent (médecine, police, Église, services sociaux) : guérir d’une « maladie », effacer une dette, sauver sa retraite anticipée, éviter la prisons aux voyous.

    Ce film magnifique est un réquisitoire contre l’homophobie ordinaire et malheureusement universelle ; contre l’obscurantisme affligeant. 

    Film sincère, poignant.

    MartineC

  • Film "L'histoire de Souleymane"

    De Boris Lojkine avec Abou Sangare, Alpha Oumar Sow, Nina Meurisse

    Souleymane, jeune Guinéen, prépare son entretien de demande d’asile, tout en pédalant dans les rues de Paris pour livrer des repas.

    Dans l’attente de son hypothétique régularisation, Souleymane doit gagner sa vie, mais sans papiers, il n’a pas le droit de travailler. Aussi fait-il appel à un coach d’asile.

    Le spectateur suit ses douloureuses pérégrinations à vélo, immergé dans un Paris montré non comme une carte postale, mais tel une ville hyper urbaine, déshumanisée. Car tout contact – ou presque – se fait par applications numériques.

    Ce film ne porte pas de jugement : c’est une chronique sociale terrifiante qui pose la question : « que fait-on de ces gens qui ne rentrent pas dans les cases et qui ont fui leur pays dans d’effroyables conditions suite à une histoire insupportable ? » ; thriller qui nous interroge sur la condition de ces jeunes exilés, ces invisibles, que nous croisons tous les jours, à qui nous fermons nos portes sitôt ouvertes, après avoir transmis le code de livraison sans parole adressée.

    Film poignant qui a bien mérité son prix du jury et son prix d’interprétation pour Abou Sangare au Festival de Cannes 2024.

    MartineC

  • Film "Quand vient l'automne"

    De François Ozon avec Hélène Vincent, Josiane Balasko, Ludivine Sagnier, Pierre Lotin

    Une grand-mère bien sous tout rapport vit sa retraite dans la campagne bourguignonne, près de sa meilleure amie. Sa fille vient lui rendre visite et lui confie son fils pour une semaine de vacances… 

    Des acteurs excellents, des images sublimes, un thriller qui va de rebondissements en surprises. Des personnages filmés avec grand humanisme. Nous avons là du François Ozon, un très Grand François Ozon.

    À ne pas manquer.

    MartineC

  • Film "Le fil"

    De Daniel Auteuil avec Grégory Gadebois, Daniel Auteuil, Sidse Babett Knudsen

    Maître Jean Monier, ayant fait innocenter un meurtrier récidiviste, ne prend plus de procès aux assises. Sa rencontre avec un père de famille accusé du meurtre de sa femme, le touche personnellement. Intimement convaincu de l’innocence de son client, il est prêt à tout pour lui faire gagner son procès. 

    Un nouveau film de procès (Anatomie d’une chute, L’affaire Goldman) qui sonde l’âme humaine. À la recherche de la vérité, tel un thriller, il tient le spectateur en haleine du début à la fin.

    Il interroge sur le métier d’avocat, de juge d’instruction, du rôle des jurés, et surtout sur la notion de conviction intime.

    Passionnant, bouleversant, captivant, ce nouveau film de Daniel Auteuil est une réussite à tous points de vue. 

    MartineC

  • film "Une vie rêvée"

    De Morgan Simon avec Valeria Bruni Tedeschi, Félix Lefebvre, Lubna Azabal

    À 52 ans, Nicole vit dans une cité HLM avec son fils de 19 ans. Fantasque, elle rêve sa vie en dépensant sans compter… jusqu’au jour où, endettée et sans emploi, elle se voit interdite de chéquier et carte bleue. 

    Un huis clos mère-fils où l’amour filial est compliqué mais tendre, délicat. Un film porté par des acteurs jouant à la perfection.

    Valéria Bruni Tedeschi y est plus truculente que jamais et le jeune Félix Lefebvre bouleversant. 

    Le final est une belle surprise de tolérance.

    Un très bon moment de cinéma.

    MartineC

  • Film "Le procès du chien"

    Le maître du chien qui s'est mal conduit, contacte une avocate pour qu'elle les défende tous les deux, car il aime son chien comme un enfant et non comme un jouet.

     J'ai aimé le rapport d'égalité entre l'homme et l'animal, car souvent je compare les comportements de chacun.

     Jean-Yves  (JYD)

     

  • Film "Le roman de Jim"

    De Arnaud Larrieu, Jean-Marie Larrieu avec Karim Leklou, Laetitia Dosch, Sara Giraudeau

    Aymeric retrouve Florence, une ancienne collègue de travail, au hasard d’une soirée dans le Haut-Jura. Elle est enceinte et célibataire. Quand Jim nait, Aymeric est là. Ils passent de belles années ensemble, jusqu'au jour où Christophe, le père naturel de Jim, débarque... Ça pourrait être le début d’un mélo, c’est aussi le début d’une odyssée de la paternité.

    Un film qui amène à se questionner : comment trouver un équilibre de vie dans une situation en dehors du modèle social ? Qu’est-ce que la paternité ? 

    Un film qui bouleverse les codes traditionnels de façons émouvante, drôle, délicate, pudique, aux dialogues éclairés.

    Une excellente analyse sociale des frères Larrieu.

    MartineC

  • Film "La prisionnière de Bordeaux"

    De Patricia Mazuy avec isabelle Huppert, hafsia Herzi, William Edimo

    Alma, bourgeoise esseulée dans sa grande maison, et Mina, jeune mère laborieuse dans une lointaine banlieue, se rencontrent à l’occasion d’un parloir de prison où sont détenus leurs maris respectifs. S’engage entre elles une amitié…

    Une étude de mœurs dans une mise en scène aux accents chabroliens. L’émancipation féminine au sein de chaque classe, l’amitié entre deux femmes de milieux que tout oppose. Sujets bien traités et crédibles dans ce film.  

    Ce qui m’a particulièrement intéressée est la démonstration de l’usage du mensonge : tandis que la bourgeoise déguise la réalité, ment sans vergogne et est crue, la prolétaire, elle, use du mensonge pour survivre, et sa parole est douteuse.

    Malgré une mise en scène magnifique, de très belles prises de vue, un excellent jeu d’actrices, j’ai trouvé le film poussif et la fin cousue de fil blanc. 

    MartineC

  • Film "Un p'tit truc en plus"

    De Artus (1er long métrage) avec Artus, Clovis Cornillac, Marc Riso, Alice Belaïdi, Céline Groussard…

    Un fils et son père en cavale se trouvent contraints de trouver refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes handicapés, se faisant passer pour un pensionnaire et son éducateur spécialisé. 

    Avec sa troupe de jeunes en vacances, Artus nous emmène sur des chemins de joie, rire, jubilation, émotion. Ce film a vraiment un MEGA TRUC en plus dans l’art du cinéma : une formidable expérience humaine.

    Un long métrage réjouissant qui vous élève l’âme.

    MartineC

  • Film "Les carnets de Siegfried"

    De Terence Davies avec Jack Lowden, Simon Russell Beale, Thom Ashley

    En 1914, le jeune poète Siegfried Sassoon est enrôlé dans l’armée britannique. De retour du front, révolté par ce qu’il a vu, il devient objecteur de conscience. Ses pamphlets pacifistes lui valent une répression de sa hiérarchie mais aussi une reconnaissance artistique, lui ouvrant les portes d’une nouvelle vie mondaine. Dans cette société du paraître, Siegfried se perd entre les diktats de la conformité et ses désirs de liberté.

    La mise en scène, élégante et sobre, la voix off du poète, le jeu admirable de Jack Lowden permettent d’aller droit à l’émotion. Le spectateur pénètre dans la psychologie complexe du poète, écartelé entre le conformisme de sa classe et son désir d’émancipation sexuelle et son combat pour les Lettres. 

    Ce film de Terence Davies est admirable et interroge gravement sur la liberté et l’horreur de la guerre. 

    Poignant, puissant, ce long métrage ne peut laisser indifférent. À ne pas manquer.

    MartineC