Né le 7 floréal An VI (26 avril 1798) à 7 mois et 13 jours donc cette naissance prématurée, sans doute, lui donnera la fragilité d'un hypocondriaque et une sensibilité toute consacrée à son art.
Doué pour le dessin Le Titien, Raphaël, Rubens, Véronèse l'inspireront jusqu'à les copier.
À 18 ans il entre à l'école des Beaux Arts.
À 19 ans il sert de modèle à un ami, Géricault, pour le tableau "Scène de naufrage" (Le Radeau de la Méduse)
À 24 ans il peint "La barque de Dante" pendant qu'un ami lui fait la lecture du livre "l'Enfer" de cet auteur afin que sa sensibilité soit plus exacerbée. Thiers, journaliste et critique d'art du moment, pour ce premier grand tableau dira "Monsieur Delacroix a reçu le génie". Par contre Ingres son ennemi professionnel, l'appelait "le Robespierre de la peinture".
En 1825 lors d'un séjour en Angleterre il est impressionné par le théâtre de Shakespeare : il illustra à sa façon, de nombreux écrits.
En 1827 le Préfet de Paris lui demande un tableau pour l'église St-Paul ; Il crée "Le Christ au jardin des oliviers". Il travaillera beaucoup pour les églises.
C'est un forcené qui ne vit que par son moyen d'expression, produit énormément, présente des œuvres au Salon à raison parfois de plus de dix tableaux à la fois. Il se dit "classique" plus que "romantique", puisqu'il fait des études sur Raphaël et Michel-Ange.
Il veut entrer à l'Institut, mais essuiera de nombreux échecs. Parmi ses relations deux amis célèbres, George Sand et Chopin. Il peint à Nohant tout en écoutant Chopin jouer au piano, ce qui l'anime, l'inspire, un délice pour l'artiste.
Retenons quelques lieux où nous pouvons admirer son travail : la Bibliothèque des Députés au Palais Bourbon, Le Sénat au Palais du Luxembourg, une superbe Piéta à l'église St-Denis du Sacrement à Paris 3e, les églises St-Paul et St-Sulpice, la Galerie Apollon au Louvre, les musées Carnavalet et Arts Décoratifs, Versailles, puis dans les grandes villes de province, et nombreux pays étrangers. (je vous aurais lassés de vous les citer tous....)
En 1855 il reçoit la commande de peintures murales pour les fonts baptismaux de St-Sulpice. Il lui arrivera de peindre tout en écoutant les orgues afin d'être plus imprégné par cette harmonie et qu'ainsi cela se ressente dans sa peinture. L'œuvre est immense il dit "j'en mourrai". D'ailleurs elle nécessitera 7 ans de travail.
En 1855 c'est l'Exposition Universelle, il reçoit la nomination de "Commandeur de la Légion d'Honneur".
Puis en 1857 ayant déposé pour la 8e fois sa candidature à l'Institut, il est enfin accepté. (Reconnaissance bien tardive pour un tel artiste. Avouez que de nos jours il en faut moins pour être encensé...)
C'est en 1863 qu'il part retrouver les anges, emporté par une crise pulmonaire. Il repose au Père Lachaise.
En 1865 lui est octroyé un tombeau monumental en "pierre de Volvic".
En 1890 en son honneur, un monument de Dalou a été élevé au Jardin du Luxembourg.
Le seul héritage qu'il nous laisse ce sont des représentations gigantesques parmi ses 853 peintures, 1525 aquarelles, 6629 dessins, 24 gravures, 109 lithographies, achetés, dispersés à travers le monde.
Pas de vie familiale traditionnelle reconnue, pas de descendant. La peinture aura été sa mère, sa femme, sa fille, sa chair, son souffle qui a eu raison de cet être exceptionnel, malgré tout immortel.
Ninette