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Atelier d'écriture - Page 9

  • Atelier écriture "Le jardin"

    Au haut de la colline, après une éreintante et torride grimpée depuis la plage, Monsieur Pin Parasol vous accueille et vous enveloppe de son ombre de la hauteur de sa majesté.

    Poussez le petit portail de bois peint en vert, délavé au fil des ans et dont le loquet ne fonctionne plus depuis des lustres, comme pour mieux attirer le promeneur.

    À droite siège un vieux portique de balançoires brinquebalant, témoignage d’enfances de trois générations.

    Une bienfaisante sensation de fraîcheur et de calme vous saisit.

    Vous traversez deux haies de lauriers roses aux feuillage vernissé et fleurs de soie embaumant le miel. Suivent les mimosas persistants alourdis de leurs pompons, couleur soleil et senteur suave. Arrivent alors les oliviers aux troncs noueux et ridés, habillant l’azur de leur feuillage d’argent, bruissant aux rafales du Mistral. Puis s’élance vers le ciel, devant la pergola de la maison, le palmier-dattier, vous préservant généreusement de ses longues palmes raides de l’ardeur du soleil.

    Trois petites marches de pierre de mika et voici le pied de l’imposant eucalyptus qui parfume l’air de sa forte essence mentholée et poivrée. Il abrite les cigales qui, certains étés, étourdissent les oreilles de leur grésillement.

    Le matin, un ballet de colombes blanches, ailées de beige, volettent amoureusement de branche en branche en roucoulant. Et le pic vert solitaire, rigolo, qui plante son long bec fin par force à-coups dans le tronc d’un vieux mimosa. Parfois pies, grives et geais atterrissent sur un coin de terre nue, picorent et s’envolent, un gros vers – excise pitance - pendant du bec.

    Encore quelques marches qui contournent pieds de romarin, de lavande et de myrte et un bouquet odorant la garrigue ravit les narines. Le bougainvillier s’impose là insolemment, ses quelques feuilles violettes et ses petites fleurs jaunes snobant le mauve délicat des abondantes fleurs de lavande. Les abeilles laborieuses bourdonnent et se gorgent du nectar de ce joli maquis. Quelques précieux papillons, jaunes et blancs, volettent de ci de là.

    Promeneurs, un pichet bien frais de rosé de Provence accompagné des toutes petites olives très noires de Nice vous attend sur la pergola à la fraîcheur de mon jardin de Méditerranée.

    Martine C

  • Atelier écriture "Per, pair, père etc..."

    Thème : texte avec le maximum de mots comprenant le son "per, pair, père etc.."

    Les deux font la paire !

    Mon père, pépère a dispersé de la poudre de Perlimpinpin sur le perron. Il croyait jeter du permanganate. Ma mère, perverse, a perdu son calme. Elle perd son temps à persifler.

    Perdu dans ses pensées, mon père s'isole dans son repaire.

    Il tient une permanence. Il est permanent au Parti des Percutants Perpendiculaires.

    Il est prospère, mon père et il s'est fait la paire avec la péripatéticienne de Perpignan. Cette péronnelle est superbe avec son collier de perles.

    Ma mère est perturbée et en fait une histoire personnelle.

    Et moi, je me sens persécuté.

    Marie Dp

  • Atelier écriture "Lettre motivation phonétique"

    Thème : Lettre de motivation pour une embauche de professeur de Français à la Sorbonne, adressée au ministre de l’éducation. En phonétique, aucun mot bien orthographié, possibilité d’inventer un mot. 5 erreurs c’est ZERO.

    Mat d’âme las mie nistreu. Jeu suce hit mont dai zire deux l’an bauche d’œufs pro fesseur alla saure beaune. Geai die zan deux car hier han ma terre naile haie haut tant alla mais zon. Mont sale air daizi raie hait scie mi leu eure haut haie hune voie ture amas disse pot. Scie juin mas faute haut haie leu nu mer haut deux conte.

    Yvesck

  • Atelier écriture "Fouiller sa mémoire"

    Thème : Dans son livre intitulé Je me souviens, l’écrivain Georges Perec relate 480 petits souvenirs de la vie quotidienne, tels qu’ils lui reviennent à l’esprit, tout en invitant le lecteur à continuer cet inventaire.

    […] Je me souviens comme c'était agréable, à l'internat, d'être malade et d'aller à l'infirmerie. Je me souviens des postes à galène.

    Je me souviens quand on revenait des vacances, le ler septembre, et qu'il y avait encore un mois entier sans école.

    Je me souviens qu'au pied de la passerelle qui, en haut de la rue du Ranelagh, traversait le chemin de fer de ceinture et permettait d'aller au bois de Boulogne, il y avait une petite construction qui servait d'échoppe à un cordonnier et qui, après la guerre, fut couverte de croix gammées parce que le cordonnier avait été, paraît-il, collaborateur.

    Je me souviens de la mort de JFK.

    Je me souviens des scoubidous. Je me souviens que j'avais commencé une collection de boîtes d'allumettes et de paquets de cigarettes.

    Je me souviens des "Dop, Dop, Dop, adoptez le shampoing Dop".

    Je me souviens de l'époque où la mode était aux chemises noires.

    Je me souviens des autobus à plate-forme : quand on voulait descendre au prochain arrêt, il fallait appuyer sur une sonnette, mais ni trop près de l'arrêt précédent, ni trop près de l'arrêt en question.

    Je me souviens que Voltaire est l'anagramme d’ Arouet L(e) J(eune) en écrivant V au lieu de U et I au lieu de J. […] Georges Perec, Je me souviens, collection P.O.L., © Hachette, 1978.

    Annickd

  • Atelier écriture "Rimes alphabétiques"

    Thème : Écrire des rimes à la fin phonétique alphabétiques de A à V

    Dans les livres, l’aventure commençA
    Seul les plus courageux sont invités à participer et non pas les béBés
    Le cœur vaillant le héros sait (C)
    Il sait qu’à la peur il ne faudra pas céDer
    Oui, des épreuves à relever il en y aura comme braver le fEu
    La rencontre de créatures est à envisager dragons, nains, elFes
    Tout ce que l’imagination peut créer en un jet (G)
    De l’action, le héros en aura avec des bagarres, des coups de Hache
    Les batailles seront ardues, dures, remplies d’effroi et de crIs
    Des hommes vils tués, des soldats massacrés et un innocent git (J)
    Non cette histoire ne fera pas grand cas (K)
    Le héros n’aura pas besoin de faire du zèLe
    Son but ultime est de retrouver la personne qu’il aiMe
    Il lui faudra combattre la haiNe
    Sa tâche ne sera pas aisé tel est son fardeau (O)
    Ses ennemis, il les pourfendra de son éPée
    Ou alors il s’amusera à les rendre cocus (Q)
    Il faut se méfier de l’eau qui dort sans en avoir l’aiR
    Le héros n’est pas un homme parfait, il n’a pas fait de promesSe
    Joli, beau mais avec des défauts, il sait se montrer entêTer
    Si bien qu’il peut devenir l’anti-héros à première vUe
    Mais n’ayez crainte à sa valeur rien n’est enleVer.

    Ludmilla

  • Atelier écriture "3 enveloppes...."

    Thème "Trois enveloppes inspirée du peintre Edouard Hopper" : Personnages, lieux, objets, avec un titre."

    Rencontre décalée

    Après quelques heures de route, la voiture avait très soif. La campagne, les vallées, peu de maisons en vue. Encore moins de poste à essence.

    Le plaisir de conduire, j’aime la voiture, mais faire des trajets longs seul, c’est très long… Enfin un village annoncé par le panneau routier. Le bonheur !!!... J’espère de l’essence…

    Quelques méandres, un rond-point, ça y est !!!.. Une station d’essence. Que du bonheur pour la titine.. Mais je ne vois personne…

    Soudain, sur le côté, un petit peu cachée, une silhouette.

    Une femme me regarde. Grande robe longue et rouge, large chapeau, hauts talons et beau décolleté qui donnait envie de vérifier ce qu’il y avait derrière. Tout pour plaire à un célibataire. Les bras croisés, toujours debout, elle attend… Telle une statue… Moi, devant la pompe, après un moment, elle bouge ses bras. Enfin une réaction… Cela n’a pas loupé.

    Elle me dit d’un ton ferme et masculin : c’est pourquoi ?...

    - De l’essence ! mon tas d’ferraille a soif…

    Elle me répond : servez vous !!...

    Je l’ai fait parce que j’étais contraint. Ce n’est pas avec elle que je vais pratiquer la thérapie du bonheur.

    Yvesck

  • Atelier écriture "Vous chutez. Racontez."

    J'entends la sirène des pompiers et cela me déchire les tympans. J'ouvre les yeux. Et c'est moi, sur la civière.

    Le médecin de la brigade, dans son beau blouson rouge me dit :

    - "Madame, nous vous avons trouvée allongée en bas de la passerelle. Dîtes-moi ce qui vous est arrivé."

    -" Ah non, ce n'est pas vrai. Ne me dîtes pas que je suis vivante. J'ai enjambé la rambarde de la passerelle au-dessus de la nationale et j'ai sauté. Marre de la vie ! Vous comprenez ! Quel est l'imbécile qui a cru me sauver ?

    - "Il est là Madame dans le fourgon."

    Quand son regard a croisé le mien j'ai eu envie de vivre.

    J'ai appris que j'avais sauté depuis la partie la plus basse de la passerelle, autant dire d'une hauteur ridicule. Mais quand même j'ai eu quelques bleus et bosses.

    Marie Dp

  • Atelier écriture "Souvenez-vous de celui ou celle qui"

    Quand je passe par là, je me souviens de cette femme qui habitait en rez-de-chaussée dans cette impasse, maintenant classée.

    Elle sortait ses poubelles en robe de chambre et bigoudis, sa chemise de nuit dépassant légèrement par dessous, ses savates traînant sur le sol pavé. Elle avait toujours une cigarette coincée entre ses lèvres, éteinte ou non.
    On aurait cru le cliché d'un film en noir et blanc avec Arletty dans la scène.

    La rue était à elle, elle y était chez elle. C'était la reine du pavé. Elle marchait lentement, avec une certaine majesté.Elle ne parlait pas, ne regardait personne. Nous étions transparents à ses yeux. Et elle était la seule à sortir en vêtements de nuit dans une rue. Mais elle s'intégrait si bien à l'ambiance des vieux bâtiments que personne n'aurait songé à se moquer d'elle.

    Je considère que des personnages comme elle manquent beaucoup actuellement à notre paysage.

    Chantalcm

  • Atelier écriture "Inventer un personnage"

    Thème : Inventer un personnage en le décrivant.

    Chaque matin, au kiosque du métro, je croise une femme, dans la cinquantaine, à l'allure plutôt originale. Les voisins me disent qu'elle s'appelle Babette. Elle est bien connue dans le quartier, comment ne pas la remarquer.

    Toujours accoutrée bizarrement, elle fait tourner les têtes aux plus indifférents. Tantôt elle flotte dans un pantalon large et décoloré au bas frangé ; tantôt elle pavane en jupe volantée, style french-cancan, mais en plus court. ou bien dans des robes longues aux couleurs flashy. Coiffée d'un léger chapeau, certains soirs elle peut paraître en tailleur très chic, tenant à la main un sac griffé. Une autre allure, une autre femme.

    Les beaux jours arrivant, bandana autour du cou, elle découvre ses bras jusqu'aux épaules, fière d'afficher ses tatouages. Ses amours passés, ses chemins détournés sont affichés, incrustés sur sa peau pour toujours. Ce qui ne manque pas d'attiser la curiosité, de provoquer les commérages dans le quartier.

    Ses cheveux mi-longs variant du brun au blond en passant par le roux, selon les saisons, sont coiffés par de nombreuses petites nattes très fines, le tout entourant son visage plutôt jovial.

    Elle n'est pas avare de bijoux très fantaisie. Parée de boucles d'oreille à plusieurs anneaux atteignant les épaules, de longs colliers aux grosses perles colorées cliquetant à chacun de ses pas, son passage fait assurément de l'effet.

    Il court le bruit qu'elle a grandi entourée de soixante-huitards sur l'ile de Houat.

    Elle est accompagnée d'un petit chien à poils blancs et noirs, tout aussi remarqué par son paletot crocheté aux couleurs de l'arc en ciel, scintillant de paillettes.

    Toujours informée des faits divers du quartier, elle discute avec tout le monde. Nous apercevant au loin, faisant de grands gestes, elle nous interpelle dans une gouaille inégalable, avec de larges sourires. Certains l'appellent "gazette".

    L'été, sandales aux pieds, sac à dos léger, short frangé, bras dénudés, elle part à pied vers le sud. Dès Septembre elle est de retour, parfois accompagnée, mais jamais pour très longtemps. Nous avons droit à écouter ses aventures estivales plutôt piquantes.

    Dans notre quartier assez bourgeois, elle met de la bonne humeur, de la fantaisie. Nous aimons bien "Babette notre gazette" toujours aussi guillerette.

    AnnickD