Thème : écrire une histoire à partir des personnages figurant sur des cartes de jeu de tarot
Tirage : l'impératrice, le bateleur, la tempérance, la roue de la fortune.
La roue tourne
La roue de la fortune a tourné au pays des Austries.
L'impératrice Bérangère a connu des heures de gloire. Son royaume était prospère. Puis, elle a trouvé l'amour en la personne de Robert le Grand. Tout le pays a fait la fête pour leur mariage.
La cour du château n'était qu'un parterre de fleurs. Les troubadours venus des quatre coins du pays ont chanté et joué pendant trois jours et trois nuits Un bateleur très jeune et très beau, un véritable éphèbe, s'est installé dans un coin et a commencé à faire des tours de passe-passe avec ses dés et ses gobelets
- "Allez, allez, devinez où est passé le dé rouge ?" Beaucoup ont tenté leur chance mais beaucoup ont perdu.
Après ces jours de liesse, d'excès et de joie, Bérangère et Robert se sont retrouvés enfin seuls dans le château et plus exactement dans leur logis blotti dans le donjon.
Mais une ombre flotte sur cet amour tout neuf. L'impératrice trouve que son mari sent l'alcool. En fait, il n'a pas dessaoulé depuis trois jours. Pour achever le tout il a des manières grossières.
Elle pleure en cachette et comme la situation s'aggrave au fil des jours, elle décide de s'éloigner et part visiter son royaume tout en se promettant d'aller prier Saint-Séraphin, l'ange de la tempérance en passant par l'abbaye du Clos.
Un matin, elle arrive dans la ville de Berneron. Sur la place du marché, elle croit apercevoir le beau bateleur qui avait égayé son mariage avec ses facéties et son humour. Elle le reconnaît, c'est lui, elle en est sûre. Elle le fait appeler par un de ses gardes du corps et lui propose de partager son repas. Elle pense ….. et, plus si affinités !
Elle a oublié Robert, elle a oublié d'aller prier pour que l'ange Séraphin ramène son mari Robert à la sobriété.
Elle continue l'inspection de son royaume avec le beau bateleur à ses côtés. Ils ne se quittent plus.
Quand elle revient de son périple, c'est une femme épanouie qui pénètre dans la cour du château. Elle fait quelques pas et constate que tous ses vassaux sont rassemblés et pleurent.
Elle apprend de la bouche même du Grand Chambellan que Robert s'est noyé, non pas dans le chagrin lié à la séparation, mais dans la cuve de vin de Bourgogne qui faisait l'orgueil du maître de chai.
Que serait-il passé si elle avait prié Séraphin ?
Elle est songeuse.
-"Que nenni, ma mie" lui dit le bateleur. "Toutes ces prières ne sont des foutaises. Allons, venez ma mie, jouer avec mes dés."
Marie Dp