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De Caroline Vignal avec laure Calamy, Vincent Elbaz, Suzanne de Baecque
Un mari formidable, deux filles parfaites, un cabinet dentaire florissant : tout va bien pour Iris. Mais depuis quand n’a-t-elle pas fait l’amour ? Peut-être est-il temps de prendre un amant. S'inscrivant sur une banale appli de rencontre, Iris ouvre la boite de Pandore. Les hommes vont tomber… Comme s’il en pleuvait !
Une bonne comédie de mœurs sans cynisme ni cruauté, cette peinture de mœurs féministe est drôle et touchante à la fois, grâce pour beaucoup au talent de Laure Calamy, une boule d’énergie bien sympathique.
Cette comédie prend à rebours le schéma classique de l’homme volage pour le transposer sur une femme jeune blasée, insatisfaite et qui décide de reprendre sa vie affective et sexuelle en main.
Beaucoup d’humour, des dialogues très bien écrits, des situations cocasses.
Ce film relate l’histoire d’un couple qui a enflammé la presse à scandale et passionné les États-Unis dans les années 1990.
"May-December" c’est la différence d’âge entre Joe (Charles Melton) -12 ans au moment de la rencontre - et Grace (Julianne Moore) - 36 ans. Une actrice hollywoodienne, Élisabeth (Nathalie Portman) passe quelque temps auprès de cette famille pour se préparer à jouer Grace et s’imprégner de la psychologie de cette femme.
La blonde et la brune vont peu à peu se ressembler en un jeu de miroirs troublant, des plans à deux et des scènes devant lequel elles se maquillent. Les très gros plans de leurs visages respectifs sont tout aussi troublants.
Ce mélodrame étouffé, faussement léger, a un charme vénéneux. Todd Haynes instille au goutte à goutte un malaise à travers des scènes banales de la vie quotidienne et renvoie le spectateur vers son penchant malsain de voyeurisme ; il comprend que l’horreur est au-delà de la surface lisse.
Présenter l’histoire de cette famille (Joe et Grace se sont mariés et sont parents de 3 enfants) à travers les yeux d’une actrice qui s’apprête à jouer le rôle de l’épouse et mère était un enjeu pour Todd Haynes et il y a, à mon sens, fort bien réussi. Là se pose la question du "jeu" : qu’est-ce que jouer ? Quand joue-t-on ? Où se trouve la frontière entre le vrai et l’irréel ?
Les dialogues sont ciselés, invitant le spectateur à choisir entre l’une ou l’autre des protagonistes.
Retenons aussi en point d’orgue la musique originale du film de Joseph Losey "Le Messager" de Michel Legrand (également repris par la série "Faites entrer l’accusé") utilisée après chaque paragraphe du scénario.
Todd Haynes signe là un très bon film à plus d’un titre.
De Martin Provost avec Cécile de France, Vincent Macaigne, Annouck Grinberg, Stacy Martin
Pierre Bonnard ne serait pas le peintre que tout le monde connaît sans Marthe qui occupe presque un tiers de son œuvre…
J’avais beaucoup apprécié le film de Martin Provost "Séraphine" avec Yolande Moreau, sur la peintre autodidacte Séraphine de Senlis. Aussi je me réjouissais d’assister à ce biopic sur le peintre nabiste Bonnard et sa muse.
Les images sont belles, les jeux de lumière splendides, les acteurs impeccables. Un film parfait d’un point de vue académique.
Bonnard rencontre Marthe, toute jeune, en 1893 mais refuse de la présenter à sa famille pour des raisons de différence de classe sociale. Il l’épouse seulement en 1925.
Marthe fut la muse de Bonnard. Avec elle, il ose le nu. Mais outre que leur relation fut longtemps tenue secrète, Marthe souffre d’asthme sévère. Pour elle, Bonnard quitte Paris pour une petite maison des bords de Seine près de Vernon, puis la province où Marthe fait des cures. Mais il s’échappe de plus en plus souvent au fil du temps.
Le film explore l’intimité du couple plus qu’il ne décrypte les toiles du peintre : en dehors du fameux tableau des amandiers en fleurs, trop peu des œuvres aux couleurs vives et gaies que j’affectionne tant sont filmées.
Bonnard eut de très nombreuses liaisons. Or le film n’en évoque qu’une : celle que le peintre entretint avec une jeune artiste de vingt-sept ans sa cadette.
"Bonnard, Pierre et Marthe" est un film paradoxalement sage : Il raconte la vie d’un peintre hédoniste. Il ne cache rien de sa liaison tumultueuse et créatrice avec sa muse, mais son déroulé est lent, la fin mélodramatique arrive enfin après deux longues heures d’ennui.
J’ai vu là un biopic convenu, creux, sans intérêt. Juste joli.
De Benoit Cohen avec Fanny Ardant, Nawid Elham, Elisabeth Margoni
Inspiré de l’histoire de la propre mère de Benoît Cohen
France, la soixantaine, bourgeoise bien parisienne, vit seule dans son luxueux appartement. Elle décide de se porter volontaire pour héberger un jeune réfugié afghan. Ces deux êtres, qui n’ont rien en commun, vont devoir apprendre à vivre ensemble…
Malheureusement, ce film dont le sujet est intéressant à plusieurs titres, s’enlise dans une caricature : la bourgeoise parisienne (Fanny Ardant) jusqu’au bout des ongles, qui héberge un jeune réfugié afghan souhaitant intégrer sciences-po.
On se croirait projetés 150 ans en arrière : la bonne bourgeoisie faisant la charité pour soulager sa conscience (de nos jours "bobo" ; une de ses caractéristiques.)
Ce film cumule clichés, poncifs, platitudes, pathos, a priori, les tics les plus détestables de ces dames patronnesses sûres de leur générosité.
Fanny Ardant reste…. Fanny Ardant : "la trop belle dame B.C.B.G.".
L’histoire était généreuse, le film ne m’a pas convaincu.
De Antonin Fourlon, Frédéric Forestier avec Didier Bourdon, Hakim Jemili, Camille Lou, Thierry Lhermitte
Simon et Adelaïde, à l’étroit dans leur appartement parisien avec leurs deux enfants, décident de quitter l’enfer de Paris vers une maison en pleine nature. Mais le rêve se transforme rapidement en cauchemar quand ils réalisent que leurs voisins utilisent leur jardin comme terrain de chasse ! Entre voisins, la guerre est déclarée et tous les coups sont permis !
Cette comédie est d’un excellent niveau et fait passer un bon moment de rire et de détente. Le scénario est bien construit, les scènes jubilatoires et les acteurs talentueux.
Ce film est aussi une réflexion sur la chasse et les chasseurs, et une leçon de tolérance.
De Sofia Coppola avec Cailee Spaeny, Jacob Elordi, Dagmara Dominczyk
Quand Priscilla, 14 ans, rencontre Elvis, elle est collégienne. Lui a 24 ans et est déjà une star mondiale. Sofia Coppola nous livre leur histoire depuis leur idylle secrète à leur mariage.
C’est le coup de foudre entre Priscilla et Elvis. Mais il faut affronter les parents récalcitrants de l’adolescente. Elvis, amoureux et respectueux, se montre un charmant jeune homme et se refuse charnellement à Priscilla avant leur mariage. Partie retrouver le King à Graceland, Priscilla le voit entouré de sa cour qui l’ignore et la malmène.
Biopic tiré du livre « Elvis and me » -1985-, ce film nous conte aussi la société de consommation des années 1960, de la femme au foyer, du rock’n’roll, de la drogue ; l’illusion d’une belle et luxueuse vie : une jeune femme enfermée dans une maison dorée, qui attend son amoureux. La folie rôde.
La hantise de la solitude et de l’ennui enveloppe ce film. L’ambiance des sixties y est très bien rendue, la photographie est superbe et les deux acteurs magnifiques de réalisme.
Mon seul regret est l’absence de musique d’Elvis : la réalisatrice s’est vue refuser les droits des chansons par les héritiers du King. Dommage….
De Robert Guédiguian avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Lola Naymark…
À Marseille, Rosa, infirmière proche de la retraite, a consacré sa vie à sa famille et à la politique avec le même sens du sacrifice. Elle se présente aux élections alors même qu’elle tombe amoureuse d’Henri, le père de sa future belle-fille. Sa vie se voit alors bouleversée.
Guédiguian trace des intrigues amoureuses et familiales sur fond de lutte sociale et des faits d’histoire récente (tel l’incendie d’immeubles vétustes à Marseille en 2018 ayant provoqué 10 morts). Les questions sont "Est-il vraisemblable de tomber amoureux après 60 ans ?" et "Peut-on encore produire un acte politique utile de nos jours ?".
Sincère et élégant, ce film de Guédiguian nous parle d’espoir et de tout ce qui incite à la renonciation. En regardant ce long métrage, je songeais aux films tirés des romans de Marcel Pagnol : j’y retrouvai l’atmosphère à la fois dramatique et joyeuse engendrée par les Marseillais.
Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin habitent merveilleusement leurs rôles, sans oublier les autres acteurs.
Ce film "pagnolesque" est solaire dans tous les sens du terme.
Ben et Laura ont décidé de faire le tour du monde en bateau. Avant d'atteindre l'Amérique du Sud, ils font un détour vers une île déserte. Une tempête s'abat et leur bateau disparaît. Soudain seuls face au danger et à l'hiver qui approche, ils doivent lutter pour leur survie et celle de leur couple.
Le mythe de Robinson revisité avec un couple échoué sur une île de l’Antarctique. Des paysages époustouflants, des scènes terrifiantes, notamment celle où Ben tue et dépèce des manchots pour survivre.
Ce qui m’a surtout intéressée dans ce long métrage est la solitude de ce couple - isolé aux fins fonds du monde -, confronté à ses propres retranchements.
Et l’intelligence, la réflexion, le courage de Laura en regard à l’impulsivité, la balourdise de Ben face à l’adversité : un féminisme subtil.
Film intéressant, bien mis en scène, très bons dialogues et jeux d’acteurs.
De Léa Domenach avec Catherine Deneuve, Denis Podalydès, Michel Vuillermoz
Bernadette Chirac, qui a toujours œuvré dans l’ombre de son mari pour qu’il devienne enfin président, s’attend à obtenir enfin la place qu’elle mérite. Or, mise de côté, humiliée, elle décide de prendre sa revanche.
Grande admiratrice de Catherine Deneuve, je me précipitais en salle dès la sortie de "Bernadette", le 4 octobre.