Tel est le nom de l’exposition qui lui est consacrée au Grand palais jusqu’en janvier.
Pour nous, qui, pour la plupart, avons en tête et dans les yeux, les tableaux très médiatisés de l’artiste, ceux de sa période de Pont-Aven et ceux de sa période polynésienne : sages bretonnes avec leur coiffe blanche, voluptueuses vahinés aux corps dorés (soyez amoureuses et vous serez heureuses), nous avons découvert, avec surprise et émerveillement, un artiste protéiforme, usant de toutes les techniques picturales pour exprimer son ode à la vie : peinture bien sûr, dessin, estampe, céramique, photographie…. Son parcours bref (décédé à 55 ans : 1848–1903) en Polynésie) fut une trajectoire à travers la planète : Paris, Pérou, Copenhague (où il épousa une jeune danoise à qui il fit cinq enfants Rouen, Pont-Aven, Tahiti, Arles (où il s’engueula vertement avec Van Gogh) Martinique, et enfin les îles Marquises dans l’île de No Noa Noa.
Et, là, il crut avoir trouvé sa vérité : panthéiste, anarchiste, en lutte contre l’église et l’État dans son petit paradis, où il s’est acharné à retrouver et célébrer les anciens dieux polynésiens et même leur alphabet.
L’exposition présente, sur trois niveaux, une belle rétrospective de ses divers talents, ainsi que quelques tableaux d’autres artistes, notamment de son maître Pissarro, avec des diaporamas, des films et une représentation informatique de la "maison du jouir" qui suscitent l’admiration de bout en bout. Si vous le pouvez, allez y pendant qu’il est temps.
Jacques et Nicole