UNE JOURNEE HÉROIQUE
Bah ! Un vide-greniers c'est un vide-greniers ! Mais se ressemblent-ils tous ? Il semble que non !
Avec l'œil sur la météo depuis plusieurs jours, l'inquiétude montait. Plus on approchait du samedi, plus mon inquiétude grandissait... "Le pire n'est pas obligatoire" dit toujours mon mari... Donc laissons la crainte de côté et embarquons-nous dans l'aventure bien connue d'une journée particulière.
La mise en place se fait sans problème, et la matinée débute raisonnablement, jusqu'au moment où le ciel s'assombrit, bien menaçant.
Les bâches ne sont pas loin ! Mais le temps de les récupérer, voilà le vent brusquement qui se lève et des gouttes l'accompagnent. Vite chacun se précipite pour déployer les protections sur son étal.
Ah ! Je l'avais assez appréhendé ! Mon tourment se justifiait. Une bâche de 5m/4m semble facile à l'emploi ; oui, mais quand les bourrasques s'engouffrent et soulèvent cette "enveloppe" que l'on essaie toute seule désespérément de maintenir, de coincer d'un bord, et que de l'autre d'un coup se soulève, parcourir le long stand voire l'enjamber pour lutter contre l'attaquant, alors que la pluie s'active au-dessus et passe en dessous. C'est un exploit que de vouloir tout recouvrir sans dommages.
Mais ce premier épisode pluvieux est de courte durée. Alors vite il faut ôter cette couverture trempée, la secouer, essayer de la replier toujours avec seulement deux mains. De plus au sol, quelques belles flaques narguent et attirent comme un aimant le moindre objet qui s'envole.
Après cette agitation, le calme revenu, on retrouve un peu de tranquillité. Heureusement les chineurs sont là, et font oublier le souci passager !
Que nenni ! Le vent reprend de la vigueur, un regard furtif vers le ciel, va-t-il pousser les nuages bien sombres ? Eh bien oui ! Et même il les ramène : rebelote, ils nous arrosent encore.
Evidemment à nouveau précipitation sur les bâches déjà mouillées à redéployer avec les mêmes problèmes de maintien. Le va et vient recommence, quand soudain un souffle puissant brusquement soulève le plastique qui s'élève, se gonfle, monte très haut telle une voile de bateau ! Quel tableau !
Immédiatement je suis "le marin" sous son ciré trempé, qui se bat contre les éléments, attrape tant bien que mal cette haute masse légère qui claque, éclabousse le visage de ses "embruns", mais Dieu merci, sans avoir le mal de mer, malgré le tournis à courir entre le stand et "l'arrière boutique" afin de camoufler tous les emballages, là où le vent fait également des ravages à la protection précaire qui "prend le large" et se baigne délicieusement des les flaques ! Un truc de fou !
Si en mer le sel peut brûler, moi la moutarde me monte au nez... Comme précédemment, après un vif combat, la tempête se calme, les esprits aussi.
On pourrait en rire ? Non, car le manège recommencera plusieurs fois épuisant les plus accros du déballage, certains quittant les lieux plus rapidement que prévu.
Cependant, entre ces phases, les badauds toujours présents se laissent tenter, conversent avec l'exposante ce qui remonte le moral et permet de décompresser, garder le sourire commercial, malgré l'allure de chien mouillé !
Cette fois plus tôt que d'ordinaire, humide de la tête aux pieds, il faut essuyer, trier les cartons récupérables, ranger les invendus avant de stocker jusqu'à la prochaine occasion.
J'ai toujours vanté le bon côté des divers aspects de cette manifestation, mais cette 10e édition "ventée" vécue comme la plus terrible restera profondément en ma mémoire. Et toujours rentrée fourbue, avec le lendemain difficile. mais aussi quelque chose à raconter !
Et vous qui avez participé, qu'avez-vous éprouvé ?
Ninette