Suite note du 20 juillet
En jardinant ce matin
Je me suis fait un copain.
Tout en griffant la terre
Coupant les tiges de lierre,
Les mains baissées, la tête en l'air,
Soudain mon regard fut attiré
Par quelque chose venant de passer,
Tout près là, j'ai cherché.
Oh ! Aussi surpris que moi
Le petit oiseau, tout en émoi
Me regardait fixement.
Je ne fis aucun mouvement
De peur de l'affoler, du reste
Ni lui, ni moi , faisions un geste.
Allait-il s'envoler ?
Et non ! Alors je lui ai parlé.
Il a tourné la tête, son oeil brillant
Me fixait, puis sautillant
Piqua, son bec jaune dans la terre
Par petits coups, débonnaire
S'approcha de moi, sans en avoir l'air
Je craignais vaille que vaille,
Qu'il me prenne pour un épouvantail.
Je repris mon travail intriguée
Par son attitude rassurée,
Amusée de sa compagnie
Offerte ainsi, à l'heure de midi.
Lorsque subitement il s'envola
Pour revenir, tout près de moi, là
Comme pour me remercier
Du bon repas qu'il avait trouvé.
Tout fier, venant me montrer
Un gros ver dans son bec coincé,
Et sans crainte, maintenant le déguster !
Reprenant mes outils, ne pensais plus à lui,
Quand plus tard je le vis,
Sur une branche perché, blotti
Le ventre bien rebondi,
Bien installé pour dormir,
Alors que je m'apprêtait à partir
Son regard me suivait, en ami,
Pas sauvages, les merles, à Paris !
Ninette