Il est de retour ! Lui, le plus beau, le Seigneur du jardin : le magnifique Pic Vert, rouge et vert, qui en ce matin du 10 octobre, plante son long bec dans le gazon (quelque peu desséché) à la recherche de fourmis. Il revient depuis assez régulièrement pour notre plus grand plaisir.
L’été 2018 a été un peu difficile pour nos chers oiseaux en raison de la sécheresse et aussi… de nos absences de plusieurs semaines.
Mais nous sommes de retour et le rituel matinal a repris : distribution de cacahouètes et de boulettes de petits pains au lever, et échanges tout au long de la journée.
Bien sûr, les favoris restent les geais dont vous savez qu’ils se nomment "les geais des chênes" puisque, dans la nature, ils se nourrissent de glands. Et chaque année, même question : est-ce une année à glands ? Réponse pour 2018 : oui mais… en raison de la sécheresse, les glands sont plus petits et fripés, en raison de l’absence d’eau. Néanmoins, nous avons à deux reprises fait la tournée de nos chênes favoris dans le bois de Vincennes, pour ramener deux sacs de glands que nous avons disposés sur le rebord des fenêtres du salon, au grand plaisir de nos amis.
Et les autres : merles, moineaux, rouges-gorges, pies, corneilles et autres ? Ils ne sont plus à la fête, car leur nourriture traditionnelle : les insectes, a disparu de nos villes et aussi de nos campagnes : souvenez-vous, il y a quelques années, à l’occasion d’un long parcours voiture, il fallait régulièrement nettoyer le pare-brise couvert d’insectes… c’est fini. Il faut donc compenser.
Compenser… avec les cacahouètes ! En effet, au fil des années, les merles, les pies et les mésanges ont compris tout l’intérêt des coques de cacahouètes, en observant les geais les brisant à coups de bec pour en retirer l’amande. Évidemment, il nous faut acheter et trouver davantage de sacs, mais c’est pour la bonne cause.
Mais … quel est ce gros oiseau au plumage foncé, au fond du jardin ? Il est en train de déchiqueter un animal… c’est un rapace, trop gros pour être un faucon crécerelle, probablement une buse ou un épervier. Il est en train de dévorer un gros rat. C’est la première fois que nous assistons à ce spectacle.
Revenons aux merles : "les merles disparaissent en silence" tel est le titre d’un article d’un grand journal du dimanche. En effet, s’attaquant à certaines espèces d’oiseaux, le virus Usutu se manifeste en particulier à Paris et dans les Yvelines. Certaines y sont très sensibles, surtout les merles noirs (Turdus merula), les grives, mais aussi les rouges-gorges et les chouettes.
Pour se propager, ce virus a besoin d’un vecteur : le moustique Culex, commun en France. Pour les oiseaux, les scientifiques estiment cependant qu’il faut laisser faire les équilibres de la nature, car il n’y aurait pas d’enjeux sanitaires cruciaux … Amen !
Et puis brusquement, le froid est arrivé. Nous sommes allés en urgence acheter des boules de graisse à Castorama, que nous accrochons dans les buissons pour les petits.
(*) Ainsi la vie continue aux Marguettes avec nos chers oiseaux.
Jacques et Nicole
(*) Chronique décembre 2017