Thème série noire. Contrainte :
1- Première phrase extraite de la série noire "Ma chère Béa" de Jean-Paul Nozière.
2- le texte doit inclure "le lapin à la moutarde"
Le lapin à la moutarde qui monte au nez
Le repas se déroula de façon désastreuse.
C'était à prévoir car Fanny est vraiment nulle en cuisine.
Je vais vous raconter :
À vingt-cinq ans elle ne sait toujours pas faire cuire un œuf ! Mais, aujourd'hui il ne faut pas se tromper. Elle a invité Gabrielle, la mère de Bruno, son chéri. En réalité, c'est lui qui a lourdement insisté et Fanny a cédé. Elle regrette et depuis ce "oui" fatidique, elle panique. C'est un test grandeur nature pire que l'oral du baccalauréat !
Elle veut se surpasser car Bruno ne cesse de vanter les prodiges culinaires de Môman.
Devant les loupés à répétition de Fanny, il se délecte en pensée des bons petits plats de son enfance. Il le fait sans méchanceté mais c'est très agaçant.
Se souvenir des bonnes choses, l'aide à avaler les préparations aux goûts étranges dont Fanny a le secret.
Pour le repas en l'honneur de belle-maman, Fanny a décidé de proposer un lapin à la moutarde. Elle a visionné la recette sur Marmiton.com et a trouvé cette recette classe et facile.
Vers 17 heures Fanny passe chez le boucher qui lui annonce qu'il n'a plus de lapin. Fanny sent le sol se dérober sous ses pieds. Elle n'a d'autre idée en tête. Et dans son petit patelin normand il n'y a pas d'autre boucher. Fanny n'est pas motorisée. Panique à bord !
Et soudain, elle a une idée de génie.
Ni une, ni deux, Fanny, sous prétexte de récupérer un colis, file chez la concierge qui a un animal domestique : un lapin. Un gros lapin en quasi liberté nommé Willy. Tous les occupants de l'immeuble l'aiment bien.
Pendant que la concierge farfouille dans la loge puis étend ses recherches à l'arrière du local, Fanny ouvre discrètement la porte de la loge et pousse le lapin dans le couloir.
- Il n'y a pas de colis, mademoiselle
- Merci, ce sera pour demain. Bonne soirée.
Fanny a récupéré Willy dans son caddie. L'animal s'est débattu comme un diable mais face à la détermination de Fanny il a perdu.
Fanny a tué le gros lapin. Elle l'a dépouillé car à la campagne elle voyait ses grands-parents trucider leurs lapins dont toute la famille se régalait le dimanche.
Elle l'a fait rôtir ! Merci Marmiton !
Horreur ! elle n'a pas de moutarde.
Elle n'ose pas en demander à la concierge qui est serviable, au demeurant.
Est-ce le manque de moutarde qui a contrarié sa belle-mère ? Au final, cette dernière n'a pas apprécié et a lancé :
- Ce lapin est une vieille carne ! Et la moutarde est restée à Dijon !
Belle-Maman s'est régalée avec la mousse au chocolat préparée par Bruno.
- Ah ! je reconnais bien mon Bruno !
Quand Belle-Maman est repartie chez elle, Fanny , au bord des larmes, s'est écrié :
- Ta mère ne m'aimera jamais. Et toi, tu ne prends jamais ma défense. Alors, retourne chez ta mère.
Marie Dp
Commentaires
En lisant ton texte, Marie, j'ai ri à chaque phrase. J'imaginais très bien les scènes. Chacune pourrait être développée vers une nouvelle histoire. C'est vivant, très imagé.
Je m'attendais à ce que ce soit un chat qui fasse office de lapin..