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Hommage à Annie Ernaux par MartineC

Chère Annie Ernaux,

J’ose apposer le mot "Chère", Madame, car jeune encore dans les années 1990, ô combien je me suis sentie proche de vous au travers de votre œuvre, et le suis toujours à 65 ans passés. J’y reconnais ma sensibilité et mes émotions féminines. 

Je vous ai découverte dans Passion simple [1992] (dont le film sorti sur écran en été 2021 est indigne de vous).

Cette femme folle-amoureuse attendant l’Homme qui vient, qui ne vient pas ; quittant précipitamment ses élèves après le cours, courant fébrilement vers son "chez moi", suspendue nuits et jours au téléphone qui ne sonne pas, enjolivant son intérieur pour Son confort, apportant grand soin à ses tenues et lingeries fines pour mieux Le retenir. Toujours prête au cas où... Elle se voit réduite à la seule volonté d’un homme [À partir de septembre l’année dernière, je n’ai plus rien fait d’autre qu’attendre un homme : qu’il me téléphone et vienne chez moi.]

Le quitter ? Elle le veut, elle ne le peut pas, elle, la professeure libérée, la voici esclave.

Paradoxe de l’être humain si bien exprimé par vous, femme militant avec énergie en faveur du droit des femmes.

À la lecture de vos multiples romans, nous apprenons que vous êtes issue de milieu modeste et avez toujours combattu pour la lutte des classes, l’avortement légal… Vous avez acquis des diplômes mais votre culture, dites-vous, vient essentiellement de vos lectures dès le plus jeune âge. 

Vous décrivez avec grande acuité l’adolescence féminine – corps-enfant devenu femme le temps d’une saison-, les premiers émois, le mariage, le bonheur insouciant d’un jeune couple sombrant dans l’isolement / la solitude de la mère, l’aveuglement égoïste du mari (notamment dans La femme gelée [1981].)

Votre bibliographie est une mine d’or pour le genre humain. Et tellement simple à lire. Votre écriture est à votre image car, en dépit de vos succès littéraires, vous êtes restée humble. 

Grâce à vous, Madame, à la lecture de votre dernier roman Le jeune homme [mai 2022], j’ai recouvré mon identité féminine, gagné une ouverture en mon avenir. Vous êtes ma confidente, vous êtes mon amie, vous êtes ma psy.

Outre votre talent d’écriture, vous êtes une Belle Âme, Madame Annie Ernaux.

Comme vous le méritez, ce Prix Nobel de littérature ! Je vous réclame "Encore des histoires, s’il vous en plaît".

Je vous adresse, Chère Annie Ernaux, mes plus profondes et sincères gratitude et admiration.

MartineC

 

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