De Olivier Dahan
Avec Elsa Zylberstein, Rebecca Marder, Élodie Bouchez, Judith Chemia, Mathieu Spinozi, Philippe Lellouche, Olivier Gourmet…
La nécessité de fixer au cinéma la vie de Madame Simone Veil était nécessaire. Je courrai visionner en salle le biopic d’Olivier Dahan.
Le travail sur l’histoire est minutieux : rien, à ma connaissance, n’a été omis. D’un point de vue purement cinématographique, image, jeu des acteurs, proche de l’excellence.
Or ce film ne m’a procuré aucune émotion, voire de l’agacement.
Je n’y ai vu qu’un imbroglio de scènes passant d’une période à une autre dépourvues de chronologie 2h20 durant. Fatigant ! Quant à la musique incessante, pénible. Le visage d’Elsa Zylberstein sous les traits d’une Simone vieillissante ressemble à un ballon de baudruche ridé flanchant sous le menton ; le tout recouvert d’innombrables couches de fonds de teint / poudres / fards à paupière… Un maquillage invraisemblable.
Je serais curieuse de connaître les réactions des spectateurs dans 20 ans qui n’ont pas connu cette période, qui ne connaitrait pas la vie de cette grande dame, l’extermination, le combat durement gagné de l’avortement légal… à la simple vue de ce film. Qu’en comprendraient-ils ?
Ces va-et-vient permanents, la musique, le grimage raté m’ont rendu le visionnage pénible : je n’ai pas suivi une histoire, j’ai vu une triste pantomime sur fond sonore.
Certes, il est difficile d’approcher la perfection quand on s’attèle à la vie d’un si haut personnage.
NB : L’exposition remarquable "Nous vous aimons Madame" présentée à la Mairie de Paris cette année était poignante et m’avait submergée d’émotion.
MartineC
Commentaires
Désolée l'expo à la mairie a eu lieu au printemps 2021.... il y plus d'un an.... (expo tout juste 5 ans après son décès, pour la mairie de Paris c'est cour!). Fabuleuse expo, certes parce que documents manuscrits (de sa main)... médaille et son sacre d'Académicienne, y était exposés..... Les autres docs, sont déposés au musée de la Shoah,
Arletteck.
J'avais vu Simone Weil en 2018 au Palais de l'Unesco lors du 61ème anniversaire des Droits de l' Homme. J'ai plusieurs photos d'elle, filmé son allocution, autour de Rama YADE, Marek HALTER, et d'autres personnalités J'avais ma première Carte de Presse pour 2 ans obtenue de New-York, par le frère de Angel ORENSANZ. Si Arlette pouvait à cette période, elle aurait fait des photos et aurait eue aussi une carte de Presse.. C'est officiel, j'ai des centaines de photos et près de 10h. de film personnels.. Quant au film, il ne faut pas voir le physique du personnage incarné mais ce qu'il a fait.
Erratum : tu as raison, Arlette, l'exposition était présentée au printemps 2021.
4 ans après son décès, certes, cela paraît long. Il faut cependant se représenter le gigantesque travail en amont, les personnalités et personnes impliquées, obtenir des approbations, l'aménagement de la mairie. Cette exposition ne se réduisait pas à la présentation "d'une médaille et d'un sacre". Elle nous invitait par la richesse des documentation, films, lettres etc... à une immersion complète de la vie de cette femme forte et admirable. Les manuscrits, les photos, les films... il a fallut du temps avant de pouvoir les réunir, ils ne sont pas tous au Musée de la Shoah.
Je n'ai jamais rencontré Simone Veil, cela importe peu. Je connais sa vie, son histoire. Je l'admire simplement pour ce qu'elle a apporté.
Bien évidemment, Yves, je ne réduis pas le film au maquillage raté de l'actrice. Je pense ce biopic prétentieux, outrancier (dont les maquillages) ; il n'honore pas la mémoire de Mme Simone Veil, femme pudique et exigeante. La fiction cinématographique du Sujet était une gageure extrêmement délicate et ne m'a apporté nulle émotion, contrairement à l'exposition.
Enfin, chacun son ressenti, cela fait la richesse de notre humanité. Ce qui nous rapproche, Chers Arlette et Yves, outre notre effroi de la Shoah, est la grande admiration que nous portons à l'endroit de Madame Simone Veil.
Intrigué par les commentaires de Martine
je me suis décidé à voir ce film ( j'étais seul dans la salle à 9h15, les cinéphiles ne sont pas matinaux) .Elle a raison pour le maquillage ,cela choque au départ. Cette (légère) déception vite digérée entrons dans le film .."Simone ",quel destin! .Dans le désordre de la non-chronologie sont remarquables : le débat sur l'avortement devant une Assemblée masculine...,la vie dans les camps ( à noter que la kapo polonaise qui la sauve 2 fois sera pendue en 1945) ...la marche de la mort...la vie dans les prisons françaises (pas de course de kart à cette époque)...En résumé un film à voir.