Un jour nous avons entendu parler de "L'Ile Noire" et de son auteur, nous avons parcouru "l'Ile de la Cité" afin d'en admirer ses vestiges, et dernièrement une invitation à l'évasion vers "l'Ile de Murano" pour y découvrir les beautés et la particularité de cette matière magique qu'est le verre.
Depuis l'époque Médiévale jusqu'au XXIeme siècle, l'exposition présente de superbes pièces très anciennes, très décoratives, surprenantes, ingénieuses ou symboliques.
Des principes de fabrication n'ont plus de secrets pour nous. N'est-ce pas ? Vous souvenez-vous comment s'obtient le verre "calcédoine " ou le "craquelé" ?
Je vous le souffle ? Invention du XVeme siècle pour le premier, ce sont des débris de verre opale et transparent, avec un ajout de colorants afin d'obtenir des veines de couleurs et ainsi représenter la pierre semi-précieuse du même nom. Le verre "craquelé" translucide et non transparent est obtenu en trempant le verre soufflé chaud dans de l'eau froide, ce qui crée un choc thermique et permet d'obtenir l'aspect de glace.
Vous souvenez-vous de ces 2 seaux dans cette qualité qui recevaient l'eau bénite destinée à asperger les jeunes mariés et leur lit ?
Et le "Lattimo" ? "Ce verre blanc de lait" imitant la porcelaine chinoise blanche connue au XVeme siècle et très en vogue au XVIIIe : une coupelle nuptiale au portrait d'un musicien destinée également aux jeunes mariés.
La "peinture à froid" utilisée pour des objets de présentation aux dessins dont les pigments colorés n'étaient pas recuits, donc pas employé sur la vaisselle lavable.
J'ai particulièrement été attirée par ces magnifiques verreries si légères, aux tons pastels, munis de dragons, de dauphins, monstres décoratifs, très tendance à l'époque 1900, ou encore munies de fleurs, ainsi que les aiguières, vases aux couleurs vives telles rouge, vert, bleu et montures de métal doré si travaillées. (Troublante cette alliance entre ces deux matières)<
Si j'ai repéré "les trembleuses", je n'ai pas retrouvé "les verres espiègles" dans lesquels il est difficile de boire...
Mais je n'oublie pas non plus toute mon admiration pour cette table du XIXeme superbement décorée d'émaux et d'aventurine pailletée, ainsi que l'immense lustre composé de bouquets de fleurs et feuillages aux tons doux, le modèle type de "star" quand on évoque "Murano". Il efface le pincement au cœur ressenti devant cet autre présenté au sol, brisé, nourrissant les corbeaux !
En ce qui concerne les oeuvres plus proches de notre époque, je suis réservée. Ma sensibilité n'a pas fonctionné, ressentant un choc de déception, dû à la simplicité presque agressive. Quelques vases rigolos ont attiré mon regard, guère plus. Là on est loin de la finesse, de la délicatesse rencontrée précédemment.
Des formes géométriques, pas de décors, des bizarreries pour lesquelles je manque d'intérêt. À mes yeux un certain déclin, même si ce sont des oeuvres d'art.
Je vous laisse à vos souvenirs, mais je suis curieuse de savoir ce que vous en avez pensé !
Ce doit être cela que s'évertuait à vouloir me prévenir, le poisson rouge tournoyant tout en me regardant longuement, ouvrant large sa bouche, alors que j'avais pitié de lui, tout seul, à l'étroit dans son thermomètre...
Mais je n'ai pas su l'entendre....
Ninette
Commentaires
Je partage tout à fait le ressenti de Ninette. J'ai trouvé cette expo enthousiasmante jusqu'aux dernières salles montrant les oeuvres "modernes". Là, ma sensibilité n'a pas vibré aussi fort !