En notre mémoire, c'était un grand Roi par sa prestance, ses attirances pour l'art et les artistes (Le Primatice, Léonard de Vinci), la bataille de Marignan,.. mais en creusant cette période de la Renaissance, nous avons découvert une personne, au comportement parfois enfantin, très dominé par sa mère qui avait tant souhaité pour lui, le trône, une sœur en admiration, materné par ses deux femmes, manipulé plus tard par ses maîtresses.
Était-il un grand Roi ?
Bel homme, aux caprices d'enfant gâté qui reculait devant les responsabilités du pouvoir, laissant celui-ci aux mains de sa mère Louise de Savoie, Régente du royaume. Celle-ci de nature très intéressée, va s'approprier des régions, et mettre ses amis au pouvoir.
Les trois monarques Henri VIII, Charles Quint, François 1er, tous jeunes, du même âge, jouaient à s'affronter, à se recevoir dans de fastueuses fêtes comme "Le camp du Drap d'or" aux environs de Calais (où François 1er veut en mettre plein la vue à Henri VIII)... Parfois en bon terme, souvent ennemis, parties de cache-cache politiques entre ces trois gouvernants.
François 1er était obsédé par l'Italie, le Milanais, 6 mois après son avènement il part à la conquête de ce territoire, qu'il obtint par la victoire de Marignan, mais qu'il perdra par la suite. Il voudra le reconquérir, dix ans plus tard, mais sera fait prisonnier à la bataille de Pavie.
Était-ce un Roi Chevalier ?
Bien que "Chevalier" François n'avait, semble-t-il pas l'attitude exemplaire que ce titre oblige, puisqu'il a été parjure à son serment, pour sa libération. Il envoya deux de ses fils le remplacer en prison. "Tout est sauvé, fors l'honneur"… Beau geste chevaleresque !
Marié à la fille d'Anne de Bretagne, Claude de France, puis au décès de celle-ci, à Eléonore sœur de Charles Quint, il eut pour maîtresses, Françoise de Chateaubriant et Anne de Pisseleu. Il les laissa jouer un rôle politique, parfois funeste, à la Cour.
Présenté comme un Roi humaniste il lança malgré tout un édit qui prohibait l'imprimerie, la fermeture des librairies, créa une chambre ardente contre les livres séditieux, faisant donc tort aux hommes de lettres, suscitant l'exil de Clément Marot, Rabelais et bien d'autres...
C'est aussi l'époque du Concordat de Bologne qui impliquait que le haut clergé soit nommé par le Roi avec l'accord du Pape qui touchera des "royalties" sur les abbayes. C'est donc la rupture entre le haut et le bas clergé puisque les rôles d'abbé, évêque, cardinal seront distribués par le Roi suivant son choix parmi les nobles, architectes, artistes, sans être donc religieux dans l'âme ! Combine, et ceci jusqu'à la Révolution !
Par contre sous ce règne, des nouveautés positives : des constructions voient le jour entre autres, Fontainebleau, Le Louvre, Chambord (qui époustoufla Charles Quint), la réunion définitive de la Bretagne à la Franc e, la naissance du Collège de France, la tenue des registres paroissiaux (futurs registres d'état civil) à rédiger en français et plus en latin.
Mais aussi retour à la torture publique envers les hérétiques "Les Vaudois" dont le gourou du XIIeme siècle prônait la religion dans la pauvreté... Conséquence, massacre de gens pacifiques 3000 victimes... Vive la chevalerie ! On est loin de la devise d'un certain Bayard "Chevalier sans peur et sans reproches" !
Pour conclure un règne tumultueux qui se clôture à Rambouillet en une fin peu reluisante pour un monarque.
François 1er à 53 ans, serait-il mort d'une "maladie d'escapade" "Le mal de Naples" ? "Je suis puni par là où j'ai péché" aurait-il dit ! Le doute subsiste.
Nous restons surpris du portrait dévoilé loin du Roi soi-disant puissant, magnifique, démontré dans les livres scolaires qui permit cependant, le développement de l'art de la Renaissance Italienne dans notre belle France.
Mais n'était-il pas, comme le signale Franck Ferrand, le Roi des chimères ?
Ninette