Sortant de chez moi
Je rencontre une voisine
Nous papotons de quoi ?
Vous? On vous vaccine ?
Nous échangeons nos avis
Nos doutes, nos envies
Toutes les possibilités
Sous nos masques cachées,
Durant de courts instants.
Juste au moment
De nous séparer,
S'approche un homme
Les bras de fleurs chargés
Et subitement me les donne
Rien, qu'avec un seul mot
"Cadeau"
Satisfait le temps d'un regard
Souriant, aussi sec il repart
Cela m'a tellement surpris
> À peine le temps d'un merci,
Dans mes bras repliés
De longues roses couchées.
Stupéfaction
Sans chercher à comprendre
Vite l'ascenseur à reprendre
Rentrer pour les mettre
Dans un grand vase placé
En évidence, et ainsi décorer
L'espace, en maître.
Questions ?
Non ce n'est pas un admirateur
Qui m'offrit ces fleurs
Rien d'inavouable
Par ce geste aimable,
Je l'assure pas de soucis
Ce n'est qu'un sursis,
Car l'esprit calmé
La raison j'ai trouvée.
La vérité
Ces fleurs étaient destinées
Hélas à être jetées.
Sans doute moins vendables
C'est le plus probable
Ayant encore belle allure
Dommage d'aller aux ordures !
Car l'homme se dirigeait disons
Vers l'endroit pour cette action.
Malgré tout, semi- contrarié
Ce voisin fleuriste
Soudain a envisagé
Une meilleure piste.
Faire plaisir en passant
À celle qui aime jardiner
Pensant elle saura les sauver
Les faire vivre encore un moment.
N'est-ce pas charmant ?
Conclusion
Il a eu bien raison !
Le mari s'est posé des questions
Devant l'embellissement de la maison,
Un chouette moment d'évasion
Dans notre conversation !
Plusieurs jours elles nous ont gâtés
Heureuses très épanouies,
Puis des pétales se sont flétries,
Alors leur cœur s'est endormi
Et comme pour résister,
Entières se sont séchées
Afin parmi nous, encore rester.
Ninette