D'après une liste de 14 titres de chanson. Sélectionner ceux que l'on désire. Écrire un texte en incorporant les titres choisis.
C'est une chanson
Aline, assise sur un strapontin de toile à rayures orange, au bord du lac Majeur, scrute tous les bateaux, tous les oiseaux. Ils sont là devant ses yeux Elle pense, avec le temps, va tout s'en va. Tous ceux que j'aimais s'en sont allés.
Elle se souvient, c'était hier. Elle se revoit au bal des pompiers du quatorze juillet. Ses amies, Lucie et Cécile l'accompagnaient. Elle ne se disait pas, j'ai dix ans, non, cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus dix ans et qu'elle avait dépassé la phase de l'enfance. À l'adolescence, Mamy Blue, alors, l'emmenait au bal et ne la quittait pas du regard.
Puis, à 18 ans, ce jour là, elle avait croisé le regard noir d'un bel espagnol. Rodrigo, il s'appelait. Il portait un blouson, un casque de moto, avec un aigle noir dans le dos.
Lui aussi l'avait remarquée. Il a écarté quelques personnes lui barrant le passage Il est venu vers elle. Il a crié, Aline, pour qu'elle revienne. Il lui a lancé sans nuances, vous me plaisez ? Tenez , écoutez, l'orchestre, il joue une valse à mille temps. Je vous invite, Mademoiselle.
Aline, le cœur cognant fort dans sa poitrine s'est élancée sur la piste de danse, dans la valse et dans la vie avec son bel hidalgo.
Il l'a emmenée avec lui ce soir là. C'était l'homme à la moto. Celui dont elle avait toujours rêvé. Et, d'aventures en aventures, ils ont bourlingué ensemble pendant des kilomètres, mais aussi des années.
Aujourd'hui Aline plonge dans ses souvenirs. La guerre a été déclarée et Rodrigo s'est considérablement engagé dedans. C'était un révolutionnaire. Un jour, elle a vu quatre ou cinq soldats qui les ont pris en embuscade. Ils ont emmené Rodrigo à l'écart. Lui ont hurlé après, ne lui ont pas fait de procès. Ils l'ont mis en joue. Elle a crié : Soldats ne tirez pas, c'est mon homme. Ils n'ont rien voulu savoir. FEU !.. Rodrigo est tombé dans la poussière. C'était la mort du clown.
Jacqueline F