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La campagne à Paris

En ce 3 septembre, près de la rentrée
Il nous était annoncé
Une grande manifestation
Des paysans de toutes régions.
Menaçants, ils avaient bien dit,
"Nous viendrons tous à Paris
Bloquer la place de la Nation,
Avec tous nos tracteurs
Chers véhicules de notre labeur".

Ah ! Mes amis, les avez-vous vus ?
Peut-être à la télé, aperçus ?
Moi, jamais de si près, mon Dieu
Que ces engins sont monstrueux !
Mais habillés de jolies couleurs, s'il vous plaît
Ne dirait-on pas de gros jouets,
Là, sur mon avenue, côte à côte, bien alignés
Le nez vers le trottoir tourné.

De ma fenêtre je les aperçois,
Mais cela va de soi
Ne pouvant retenir ma curiosité,
Suis venue tout proche les admirer.
Ce spectacle rare est émouvant
Montrant l'angoisse des paysans.
Bien que l'on ne se rende pas compte
Du désarroi qu'ils nous content
Depuis longtemps sur les médias,
cette fois, le contact est immédiat.

Là, on est touché, c'est vrai
Même si notre guide est le porte-monnaie.
Quelle émotion ressentie, face aux engins réunis
Et leurs propriétaires nantis ?
C'est ce que l'on pourrait penser
À les voir si beaux, bien pansés
Munis de pancartes revendicatrices
Dans le but de montrer les cicatrices,
Du mal de vivre de ces travailleurs
De la terre de France et des éleveurs
Ceux qui devraient nourrir les concitoyens
Sans avoir à pleurer sur leur destin.
Pourtant, épris de leur métier
Ils se battent pour subsister.

N'avons-nous pas appris à l'école
Que la France était un pays agricole ?
Quelle richesse que cette terre nourricière !
Pourtant devenue source de galère
Malgré le courage de ceux qui l'emploient
Le fruit de leur travail, ne voient pas !
Un combat bien légitime
De ces professionnels que l'on estime.
Ils ont d'ailleurs reçu, ici,
Un accueil chaleureux, merci.
Ils méritent bien notre soutien
Car, la campagne, nous aussi, l'aimons bien.

Mais ils ont fait "du foin"
Sur la place, au carrefour de mon coin
Discours au micro toute la journée
Hauts et forts des souhaits réclamés
Concert de klaxon, éclats de voix, feux de Bengale
Agitation ma foi, peu banale.
Mais c'est en fin d'après-midi
Déjà qu'ils sont repartis.
Alors un défilé grandiose, impressionnant
Des centaines de tracteurs klaxonnant
Pour emprunter l'étroite rue d'Avron,
Aussi d'une fenêtre de ma maison
Je ne me lasse pas de les regarder
En file indienne, serrés, lentement avancer.

À savoir, si réellement
Après tout ce chambardement
Les hommes ont obtenu satisfaction ?
Espérons que les réponses aux questions
Posées au gouvernement
Seront suffisantes, enfin, permettant
À tous ces braves gens dorénavant
Peut-être de vivre décemment !

Ninette

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