C’est en 1763 que Voltaire publia cet essai philosophique contre le fanatisme religieux et ses dérives. Nous l’avions parcouru d’un œil distrait il y a bien longtemps….
À l’occasion du drame du 11 janvier 2015 à Paris, les éditions de l’Itinérant (aide aux pauvres et aux SDF) ont procédé à une édition bon marché de ce texte. Procurez-vous ce livret d’une centaine de pages, c’est remarquable, étonnant de hauteur de vues, soutenues par une langue admirable et une impressionnante érudition. (2 €, dans la rue) Il en a été vendu plus de 100 000 exemplaires depuis.
C’est en effet il y a plus de 250 ans que Voltaire publiait cet essai philosophique qui faisait suite à l’affaire Calas, du nom d’un marchand de tissus toulousain, protestant, accusé d’avoir tué son fils pour l’empêcher de se convertir au catholicisme. Dans la très catholique Toulouse, l’accusé clamera jusqu’au bout son innocence, sera torturé puis brûlé vif en mars 1762.
Voltaire obtiendra en 1765 la révision du procès et, grâce a une forte mobilisation de l’opinion, la réhabilitation posthume du commerçant. Il écrira : "l’abus de la religion la plus sainte a produit un grand crime. Il est donc de l’intérêt du genre humain d’examiner si la religion doit être charitable ou barbare".
Alors même que dans plusieurs régions du monde l’extrémisme fait des ravages, ce réquisitoire contre le fanatisme religieux est à inscrire plus que jamais devant nos yeux.
Jacques et Nicole