Sous un coin de parapluie a débuté la promenade jusqu’à la monumentale fontaine Médicis où batifolent d’heureux canards entre la cascade et le bassin.
Le jardin pratiquement vide en ce dimanche au ciel capricieux, nous a permis aisément de faire le tour auprès de ses Grandes Dames du Haut Moyen Age jusqu’au XVII e siècle, qui n’ont plus de secret pour nous.
Sur le parcours, nous avons admiré le beau jeune homme “marchand de masques” qui nous a incité à identifier les visages sculptés à ses pieds.
Puis nous profitons d’un rayon de soleil pour découvrir la plaque commémorative signalant l’emplacement où furent fusillés des communards (des traces de balles sur le mur sont encore visibles).
Au passage on peut jeter un regard admiratif sur les superbes massifs de fleurs si bien entretenus par une soixantaine de jardiniers !
Curieusement nous remarquons le ballet de chaises vides pêle-mêle ; certaines étant marquées du symbole “sénat” signe de leur appartenance. Jusqu’en 1975 pour les occuper, il fallait payer auprès de la chaisière. (Je me souviens comme au Jardin des Plantes... Celles du Luxembourg devaient être jolies, il parait que Lénine demeurant à Paris, serait tombé amoureux de l’une d’entre-elles).
Nous contournons le bassin octogonal où des enfants comme jadis, s’activent avec leurs petits bateaux. Subitement me vient à l’esprit qu’il manque des gamins jouant avec leurs cerceaux.
Poursuivons notre visite, passons devant l’espace verdoyant autrefois mal famé, indésirable, car lieu de séjour des brigands (d’où l’expression “au diable vauvert”) remplacés par des Chartreux eux-mêmes expulsés à la Révolution.
Hormis devant les Dames en pied de ce jardin, nous nous sommes arrêtés face au médaillon de Stendhal par Rodin, La bouche de la vérité, George Sand assise, Flaubert, et près du verger, Baudelaire invisible car la statue est enveloppée, comme également d’autres, en vue d’un nettoyage supposé.
Pas de bouches closes, mais au contraire grâce aux mémoires aguichées, des poésies allègrement ont été reprises en chœur. Courageusement nous reprenons notre balade vers le Pavillon de la Pépinière pour écouter un extrait des Misérables relatant le lieu où Marius rencontrait Cosette.
Soudainement nous constatons que de nombreux parisiens sont sortis de chez eux, profitant de l’éclaircie, pour noircir les allées par leur présence et animer l’horizon.
Tout en croisant de multiples joggeurs, notre attention se tourne encore vers la statue de "La Liberté éclairant le monde“ et le “Triomphe de Silène” magnifique bacchanale, composition imposante de Dalou, avant de retrouver le buste récent de Stéphan Zweig et celui de Beethoven de Bourdelle.
Passons devant l‘Orangerie aux fenêtres ouvertes laissant apparaitre palmiers et orangers, pour terminer devant la fontaine de Dalou qui rend hommage à Eugène Delacroix.
Presque 3 heures de promenade culturelle gratuite, avec un guide connaissant parfaitement les personnages, capable d’élargir à souhait leur histoire, avec la totale reconnaissance des plus courageux(es) qui en ont pris plein les yeux, plein les oreilles....et “plein les bottes “!
Ninette