Après nous avoir invité, dans son Château de By, à Thomery, dans son univers, nous ne pouvions pas dénier sa venue, à Paris, invitée au Musée d’Orsay, pour fêter le 200ème anniversaire de sa naissance. Très vite oubliée, en France, aujourd’hui, ses œuvres, et de surcroit, "Elle-même" ressortent de son château.
Oublier ? peut-être parce que sa carrière fut, dès ses débuts emportés outre-manche, et outre Atlantique, sans avoir eut le temps de se développer en France ? Toujours est-il qu’aujourd’hui Rosa Bonheur, a sa place, dans la "cour des grands, et des très grands" Son premier tableau, accepté au Salon, "Deux lapins". 1840. Lui rapportera un prix, puis déclenche multiple commande. Ce qui lui permit de vivre de son œuvre.
Elle réalisera des sculptures, mais elle laissera "la place" à son frère… sculpteur !
En 1853, son tableau, "Le Marché aux Chevaux" lui permet de s’imposer dans un milieu spécifique bien masculin… celui des peintures animalières de grande taille. Le tableau mesure 5 m de long, et plus de 2 m de haut ! l’original, part aussitôt outre-manche, aujourd’hui, au Métropolitain Muséum of Art de New-York, trop fragile pour faire le voyage, le National Gallery de Londres nous "prête" une réplique, au 1/4 peinte par Rosa elle-même.
Peintre animalière, peut commun pour une femme, à l’époque, elle obtient "l’autorisation", renouvelable tous les 6 mois de se vêtir d’un pantalon…. Non par féminisme, mais avant tout, pour se déplacer facilement, sur les lieux où vivent les animaux…. Afin de mieux se "fondre" dans leur espace, mieux les observer … et ne pas les déranger… elle réalise de nombreuses "études", avant de peindre réellement la toile…. Pour "Le Marché aux Chevaux" elle fit un croquis "grandeur nature" avant de le fixer sur toile !! En France, il nous reste ce croquis, au Château de By.
Elle observera notamment les fauves tout d’abord au Jardin des Plantes, puis au Château de By. Elle posséda lions et lionnes, offerts, par des directeurs de cirque, aucune loi ne protège les espèces sauvages, du reste, elle n’en a pas besoin…. Son pinceau, les protèges et si l’être humain apparait auprès d’un animal, il semble bien moins détaillé et précis que l’animal lui-même… Son tableau "Le Lion chez lui", en famille, chacun tient sa place, et son rôle. Le Lion prêt à bondir si quelqu’un s’approche de ses petits !
Quoi qu’il soit, seul le volatile semble être le grand absent de ses peintures... hormis "L’Aigle blessé". Cependant aucun "catalogue raisonné" (1), n’existe à ce jour, alors qui sait ? ?
Arletteck
(1) Catalogue raisonné : Un catalogue raisonné est un "ouvrage qui dresse l’inventaire le plus complet possible des œuvres peintes, dessinées, sculptées ou gravées d’un même artiste" (Dictionnaire de l’Académie française). (Question posé à la guide, par l’un d’entre nous.