Je vais vous conter, hélas
Votre vécu de mars
Mais si peu banal
Qu’il restera dans les annales !
À cause de ce foutu virus
Toutes nos activités sont annulées,
Et cette nouvelle vie en plus
Qui nous est imposée,
Offre certaines particularités
Plus d’effusions d’amitié
Les contacts déconseillés.
Portant au supermarché
On est loin d’être isolés.
Dieu que de nombreux
Clients font la queue !
D’une longueur impressionnante
Sur le trottoir, débordante
Avec un grand espace respecté
Avant de pouvoir entrer
Un par un, résignés.
Le calme est surprenant
Sans même converser,
Chacun patiemment attend
De pouvoir avancer
De quelques pas simplement,
Alors que les livreurs à pied
Se dépêchent, chargés
De caisses à déposer.
L’agitation on la trouve évidemment
Bien sûr, inexorablement,
Sur la voie réservée
Où défilent en quantité
Des rouleurs de tous types
Surtout pas en sens unique !
La discipline ici est inconnue
Et j’en frémis bien entendu !
On va rester cloîtrés, enfermés
Sauf si on rempli un papier
Pour toute sortie obligatoire
Alors autorisée, est-ce provisoire ?
À la loi faut se plier dorénavant
Mais pour combien de temps ?
Alors quand j’ai eu envie d’écrire
Les infos venaient de le dire.
À l’heure où ceci vous lirez
Vous aurez subi la réalité.
Cela me rappelle notamment
Les difficiles moments
Connus dans l’enfance
Le manque, en France
L’attente devant le magasin
Les rayons vides de pain !
Mais tous ces gens n’ont pas mon âge
Ni en mémoire, cette image ?
Pourtant la psychose fait son chemin
Voilà pourquoi ils font le plein !
Les sacs débordent d’achats
Portés sur le dos, l’épaule, dans les bras
Tout ceci par un seul barbu
Qui très vite, n’en pouvait plus !
Cette folie douce me fit sourire
A-t-il beaucoup de bouches à nourrir ?
Il est certain que pour beaucoup
La table est plus chargée, du coup !
Alors tout s’explique
Et c’est ce qui implique
Ce fort engouement
Pour le ravitaillement,
Devenu principale distraction
En ce temps de restriction
De toutes sortes d’évasions.
Ne restent que celles de la maison
Ménage, cuisine, rangements, informations
Heureusement il y a la télévision,
Bien que le sujet souvent revienne
Il y a la lecture, tout de même !
Quelques jeux même solitaires
Gym, sont également salutaires.
Les messages électroniques,
Les conversations téléphoniques
Pour supporter le confinement
Peut-on vivre autrement ?
Mais on finira par venir à bout
De ce virus qui chamboule tout !
Puis sont venus les applaudissements
Pour tous ceux qui présents
Aident à survivre : les soignants,
Agriculteurs, transporteurs, commerçants
Et j’en passe, c’est une erreur !
Mais le soir aux fenêtres
Il faut bien le reconnaître
C’est un vrai petit bonheur,
On partage bravos, cris, tapage
Rendons leur hommage
Surtout n’hésitons pas
Avant de les prendre dans nos bras
Vous verrez, on le fera !
Ninette