Il neige à Paris,
 C'est banal pour la saison,
 Pourquoi ne pas faire apparition ici,
 Comme ailleurs, à profusion.

Évidemment je le parie,
 Derrière vos fenêtres pardi,
 Comme moi, vous ne vous lassez
 De voir tous ces flocons danser.
Les arbres des rues
 Tout de blanc vêtus,
 Les fruits des platanes accrochés
 Ressemblent à des boules décorées.
Ils pendent, se balancent
 Tour à tour en cadence,
 Laissent des larmes s'échapper
 Quand la neige les a surchargés.
Celle-ci serrée tombe fort
 Poussée par un vent du nord,
 Se dépose en couche moelleuse
 Traitée souvent d'ennuyeuse.
Pourtant, sur les trottoirs
 Vite se dissipe sous un voile noir.
 Alors mon regard la cherche, heureuse
 La voir immaculée, cette poudreuse.
Là voilà sur les toits qu'elle veut cacher
 D'une couche ouatée, là-haut
 Où personne ne pourra marcher
 Sauf, peut-être les pauvres oiseaux.
Devant tant de beauté, comme chaque fois
 Je m'émerveille, mais tellement éphémère,
 Qu'en ces périodes de froid
 Toujours, je l'espère.
Il est vrai que je suis au chaud,
 Allers et retours derrière mes carreaux,
 Les rires des enfants m'assaillent
 J'envie même leurs batailles.

Il paraît que plus l'on vieillit
 Plus on se rapproche de l'enfance !
 Alors, voyez-vous, aujourd'hui
 Dame blanche, m'a offert cette chance !
Ninette